Thèse soutenue

(Dé)matérialiser l'Etat social. Les conseillères à l'emploi, les travailleuses sociales et les chômeur.ses face à la dématérialisation des services publics de l'emploi.

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Auteur / Autrice : Mathilde Henky
Direction : Sophie Bernard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales
Date : Soutenance le 05/09/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (Paris) - Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales / IRISSO
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....)
Entreprise : Paris
Jury : Président / Présidente : Delphine Corteel
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Bernard, Delphine Corteel, Nicolas Duvoux, Marie Loison-Leruste, Maud Simonet, Jean-Marie Pillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Duvoux, Marie Loison-Leruste

Résumé

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Entre 2011 et 2022, la dématérialisation a fait l’objet d’une forte publicisation par les pouvoirs publics. Devenue un dispositif du New Public Management, elle permettrait, d’après les réformateurs, de simplifier le travail, d’améliorer la qualité du service public et de maitriser les dépenses publiques. En partant de cet objet d’étude, la thèse vise à comprendre comment les services publics de l’emploi ont déployé ce dispositif dans leurs administrations et quels en ont été les conséquences sur l’organisation du travail. Pour ce faire, la thèse se centre sur Pôle Emploi et les services sociaux et montre, qu’au-delà d’être un dispositif gestionnaire, la dématérialisation est mise au service des politiques d’activation. En prenant appui sur une enquête ethnographique auprès des conseillères à l’emploi, des travailleuses sociales et des chômeur.ses, la thèse met en évidence que la dématérialisation reconfigure la division du travail entre les professionnelles et les chômeur.ses d’une part, entre les groupes professionnels travaillant dans les agences locales d’autre part. En se plaçant des deux côtés du guichet, on montre alors que les travailleuses et les chômeur.ses négocient l’exécution de certaines tâches et font chacun.e un usage autonome de la règle visant initialement à les rendre actif.ve dans un contexte de renforcement des politiques d’activation. Enfin, en se focalisant plus précisément sur les travailleur.ses, la thèse met en exergue que, malgré des normes concurrentes de professionnalisme qui structurent leurs conceptions du travail, les conseillères à l’emploi et les travailleuses sociales s’accommodent plus ou moins de la dématérialisation.