Thèse soutenue

Des psychologues en « miroir » de l'institution policière ? Sociologie des activités de soutien psychologique au sein de la police nationale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marguerite Trabut
Direction : Jacques De maillardAurélie Mathilde Darley
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Politiques
Date : Soutenance le 17/12/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Guyancourt, Yvelines ; 1983-....)
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sociologie et science politique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Léa Lima
Examinateurs / Examinatrices : Marc Loriol, Jérôme Pélisse, Alexandra Bidet
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Loriol, Jérôme Pélisse

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse porte sur le façonnement des activités de soutien psychologique au sein de l'institution policière. Créé en 1996, le service de soutien psychologique opérationnel (SSPO) de la police est un réseau d'aujourd'hui plus de 120 psychologues cliniciennes portant des missions de sensibilisation, de débriefing post-évènementiel et de suivi individuel dédiées aux policier·ères. Étant donné que les activités dites de « soutien », à la différence de celles d'expertise sur autrui, ne visent ni à intervenir sur le destin administratif, disciplinaire ou judiciaire des agent·es pris·es en charge, ni sur l'organisation du travail policier, cette thèse interroge dans quelle mesure ce dispositif a vocation à transformer ou à maintenir l'institution policière. Pour cela, elle s'appuie sur une enquête qualitative de plus de deux ans, menée par entretiens, observations et archives, principalement auprès de psychologues du SSPO, mais aussi de leurs différents auditoires au sein de l'organisation policière. Partant, l'analyse menée dans cette thèse spécifie les diverses transactions que ces professionnelles soutiennent, notamment avec les directions administratives centrales, les chef⸱fes de service et les agent·es de police ainsi qu'avec les autres acteurs médico-psycho-sociaux de cette organisation. Tandis que les trois premiers chapitres portent sur la constitution historique, administrative et gestionnaire des missions de soutien psychologique dans la police, les deux suivants examinent comment les psychologues du SSPO valorisent et orientent leurs activités en tant qu'elles ont lieu au sein de l'institution policière. Ainsi, cette thèse éclaire les conditions de mise en place d'activités de soutien, plutôt que d'expertise sur autrui, au sein d'une institution non dédiée à la santé. Dans le cas de la police, ces activités sont marquées par des tensions, entre psychologues et acteurs policiers, quant à leur rapport à l'action, aux temporalités et à la faute professionnelle. Cependant, ces praticiennes estiment que leur « vrai travail » se joue dans les espaces cliniques à distance des cadres institutionnels, et ce, afin notamment de travailler les rapports des agent·es à l'institution policière. Enfin, cette thèse souligne les entraves à la revendication de la dimension politique des pratiques réflexives prônées par ces psychologues.