Thèse soutenue

Evaluation de la radiothérapie interne vectorisée augmentée par ultrasons et optimisation de son efficacité par imagerie TEP

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Auteur / Autrice : Sophie Tran
Direction : Jean-Michel DaugasAnthony NovellCharles Truillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et imagerie médicale
Date : Soutenance le 20/12/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'imagerie biomédicale multimodale Paris-Saclay (Orsay, Essonne ; 2020-....)
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l’ingénierie et des systèmes (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Taulier
Examinateurs / Examinatrices : Marc Janier, Chantal Pichon, Emmanuelle Canet soulas
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Janier, Chantal Pichon

Résumé

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Depuis plusieurs années, la radiothérapie interne vectorisée (RIV) est devenue une thérapie efficace dans la prise en charge des cancers de la prostate métastatique résistant à la castration, forme rare au pronostic très péjoratif. Cette approche théranostique se repose sur l'administration d'un médicament radiopharmaceutique (MRP), molécule vectrice radiomarquée qui cible spécifiquement l'antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) surexprimée à la surface des cellules cancéreuses. Le MRP peut être à visée diagnostique permettant une imagerie TEP (tomographie par émission de positons) ou à visée thérapeutique délivrant localement un rayonnement ionisant, initiant des dégâts irréversibles au niveau de l'ADN des cellules tumorales et induisant leur mort. Malgré des résultats cliniques prometteurs, l'accès à la RIV reste limité et son application est réservé à des patients porteurs de tumeurs à un stade avancé de la pathologie. De plus, une accumulation non négligeable du MRP dans les organes d'élimination (e.g., rein, foie) et les organes du système immunitaire induit des effets indésirables impactant le bien être du patient. L'un des défis consiste à assurer une diffusion rapide dans toute la tumeur des agents de liaison tout en maintenant ou améliorant la fixation spécifique à la tumeur, afin de réduire les doses injectées. L'émission d'ondes ultrasonores combinée à l'injection intravasculaire de microbulles de gaz fournit des alternatives sans précédent comme méthode adjuvante pour la délivrance locale de molécules thérapeutiques. En effet, la vibration des microbulles sous l'effet des ultrasons entraîne une perméabilisation transitoire des barrières biologiques (e.g., barrière hémato-tumorale). Cette technique, appelée sono-perméabilisation potentialise l'extravasation de molécules thérapeutiques dans la région d'intérêt en augmentant leur biodisponibilité uniquement dans la zone où les ondes sont focalisées. L'objectif de la thèse est d'optimiser par TEP, la délivrance locale du MRP au sein de la tumeur de la prostate par sono-perméabilisation. Cette approche permettra de répondre aux questions cruciales de la diminution de la dose d'injection et donc de la radiotoxicité sur les organes sains pour aller vers une médecine du futur personnalisée et moins délétère pour le patient. Pour cela, des études in vitro ont été réalisées afin d'évaluer l'impact de la sono-perméabilisation sur la perméabilité membranaire. Les protocoles ultrasonores ont ainsi été validées sur deux modèles cellulaires : un modèle en suspension de cancer de la prostate métastatique (LNCaP) et un modèle perméabilité épithéliale (MDCKII-MDR1). L'impact de la sono- perméabilisation a été ensuite évaluée dans un modèle préclinique murin sous cutanée du cancer de la prostate. Cette étude in vivo a permis d'évaluer la biodistribution d'un MRP à usage diagnostique dans un premier temps ([¹⁸F]F-PSMA-1007), utilisé en routine clinique au sein de notre laboratoire par imagerie TEP/tomodensitométrie (TDM). Le dernier axe actuellement en cours est d'évaluer l'efficacité thérapeutique de la sono-perméabilisation combinée avec le MRP thérapeutique ([¹⁷⁷Lu]Lu-PSMA-617). Cet axe permettra de calculer par la suite la posologie optimale afin d'atteindre la dose thérapeutique efficace tout en minimisant l'accumulation du MRP dans les tissus sains. Ce projet pourrait ouvrir la voie à des études combinant la sono-perméabilisation avec d'autres traitements comme l'immunothérapie sur les tumeurs prostatiques ou encore des études cliniques pour évaluer l'efficacité de cette technique chez les patients.