Thèse soutenue

Réseaux de neurones sensibles à la structure pour l'analyse de données multimodales de population : une application à la santé mentale

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Corentin Ambroise
Direction : Vincent FrouinAntoine Grigis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 12/06/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Building large instruments for neuroimaging: from population imaging to ultra-high magnetic fields (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2020-....)
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l’ingénierie et des systèmes (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Stéphanie Allassonnière
Examinateurs / Examinatrices : Diana Mateus, Janaina Mourao-Miranda, Charles Laïdi
Rapporteurs / Rapporteuses : Diana Mateus, Janaina Mourao-Miranda

Résumé

FR  |  
EN

Il est actuellement reconnu que le fait de s'appuyer uniquement sur des stratégies de classification conventionnelles à partir d'une seule source de données n'est pas efficace pour comprendre, diagnostiquer ou pronostiquer les syndromes psychiatriques. Les objectifs de classification reposent simplement sur les étiquettes des cliniciens qui, à elles seules, n'expriment pas une très grande variabilité. En 2009, le Research Domain Criteria (RDoC) a recommandé une approche plus complète pour étudier les troubles psychiatriques en incorporant divers types de données qui couvrent différents niveaux d'organisation de la vie (par exemple, l'imagerie, la génétique, les symptômes). La proposition suggère qu'une description complète d'une pathologie nécessite la prise en compte de dimensions multiples, qui peuvent être partagées entre différents syndromes psychiatriques et même contribuer à la variabilité non pathologique. Des cadres efficaces pour l'apprentissage non supervisé, spécifiquement conçus pour des approches multivariées et multimodales, devraient offrir des méthodologies pour traiter et intégrer le type d'ensembles de données préconisé par le RDoC. L'apprentissage profond nous permet d'apprendre dans des environnements multimodaux avec une structure spécifique à la modalité et une structure de corrélation intermodale.Pour modéliser la structure intra-modalité, nous utilisons des réseaux de neurones convolutionels spécifiques, qui permettent d'apprendre à partir de mesures cérébrales corticales réparties sur un maillage sphérique et ainsi de révéler des biomarqueurs originaux. Dans ce contexte, nous proposons 5 augmentations de données et les appliquons dans l'un des nombreux nouveaux schémas d'apprentissage auto-supervisé reposant principalement sur l'augmentation de données. Ce travail permet à l'apprentissage par représentation profonde d'initialiser correctement le réseau sur d'énormes cohortes de patients sains, puis de le transférer pour étudier la pathologie clinique d'intérêt dans des cohortes plus petites.D'autre part, nous avons identifié les auto-encodeurs variationnels multi-vues comme de bons candidats pour intégrer des modalités multiples. En outre, nous remettons en question l'hypothèse courante selon laquelle les réseaux neuronaux ne sont pas interprétables. Nous utilisons une procédure d'avatar numérique comme module d'interprétabilité capable de rendre compte des relations inter-vues apprises au sein d'un auto-encodeur multi-vues. En particulier, nous intégrons cette procédure dans une nouvelle méthode qui combine plusieurs de ces modèles et interprétations, encapsulée dans une procédure de sélection par stabilité pour identifier des associations significatives et reproductibles entre les modalités d'imagerie cérébrale et le comportement. Nous appliquons cette méthode pour mettre en évidence des associations cerveau-comportement spécifiques présentes dans la cohorte transdiagnostique Healthy Brain Network (HBN). Les associations cerveau-comportement identifiées établissent des connexions entre les caractéristiques corticales régionales issues de l'imagerie par résonance magnétique structurelle et les dossiers cliniques électroniques évaluant les symptômes psychiatriques. Nous montrons que cette méthode est capable de trouver des associations pertinentes et stables.