Thèse soutenue

Développement d'un pacemaker pour la recherche biomédicale animale dans le cadre de l'hypertension artérielle pulmonaire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Fanny Pan
Direction : Anthony KolarEmilie Avignon-Meseldzija
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Electronique, Photonique et Micro-Nanotechnologies
Date : Soutenance le 27/03/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Electrical, optical, bio-physics and engineering
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Génie électrique et électronique de Paris (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l'ingénierie et des systèmes (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Souhil Megherbi
Examinateurs / Examinatrices : Rachid Bouchakour, Sylvain Feruglio, Catherine Algani
Rapporteurs / Rapporteuses : Rachid Bouchakour, Sylvain Feruglio

Résumé

FR  |  
EN

L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie cardiovasculaire progressive et rare touchant entre 15 et 50 individus pour 1 million dans le monde. Elle se caractérise par une élévation anormale de la pression au niveau des artères pulmonaires, pouvant conduire à une insuffisance cardiaque droite sévère, et demeure à ce jour incurable.La recherche biomédicale sur les maladies cardiovasculaires s’appuie largement sur l’utilisation de modèles animaux, notamment les rats, pour étudier une pathologie sur l’ensemble de leur durée de vie, avec un échantillon de population important. La fréquence cardiaque est fortement impliquée dans l’émergence et la progression de nombreuses maladies, ce qui en fait une cible thérapeutique très intéressante. Dans l’optique d’explorer son impact sur la progression de l’HTAP, ces travaux ont pour objectif de développer un pacemaker programmable implantable chez le petit animal.Les pacemakers sont des dispositifs médicaux implantés délivrant des impulsions électriques au cœur afin de déclencher sa contraction. Dans le cadre de cette thèse, notre attention s'est portée sur la conception de la partie fondamentale d'un pacemaker : la stimulation. La documentation existante sur les stimulateurs cardiaques tend à être limitée et protégée, notamment celle concernant les circuits de stimulation. Ainsi, les objectifs de ces travaux sont doubles : expérimenter et valider in vivo une onde stimulatrice adéquate et concevoir un circuit pour la générer qui soit potentiellement implantable, c’est-à-dire dans une technologie intégrée et de très faible consommation.Des expériences in vivo réalisées avec un prototype FPGA sur des rats à l’Hôpital Marie Lannelongue ont validé non seulement la forme d'onde, mais aussi les ordres de grandeur électriques et temporels nécessaires pour une stimulation efficace et sans risque pour l’animal. Ces résultats nous permettent de fixer le cahier des charges pour le développement du circuit intégré d’un générateur d’impulsions avec une méthodologie reposant sur la conception d’éléments ultra-faible consommation. Le circuit et les simulations ont été réalisés en 0,18 µm, dans la technologie XFAB XH018.L'architecture proposée repose sur un pont en H et permet, avec le jeu de commande adapté, de générer une stimulation biphasique de fréquence programmable. Elle est de plus composée de deux multiplicateurs de tension commandés par un oscillateur dans le domaine du kHz et d'un oscillateur à relaxation dans la gamme de la dizaine de Hz. Afin de minimiser la consommation totale du circuit, ce second oscillateur a été conçu suite à une étude de l’état de l’art des techniques ultra-faible consommation (e.g., Stacking, Reverse Body Biasing, Dynamic Leakage Suppression Logic - DLS), qui a conduit à la conception ad hoc de portes logiques de type DLS. Cette technique récente, réservée à des opérations basse fréquence (<100 Hz), consiste en l’ajout, à une porte logique standard, d’un NMOS relié à Vdd et d’un PMOS relié à GND, et dont les grilles bouclent sur la sortie, ce qui permet de placer les transistors dans un état de ‘super-cut-off’, et donc de réduire drastiquement les fuites de courant.L'ensemble du circuit de stimulation consomme 112 µW dont 100 µW sont directement consommés par le pont en H pour la stimulation du cœur qui a besoin de deux impulsions d'au moins 30 µA par période d'onde comme établi grâce aux tests in vivo.La partie oscillateur dans le domaine du kHz avec ses remises en forme et l'un des multiplicateurs consomme 9,9 µW. Enfin, grâce à l'approche ultra-faible consommation adoptée dans cette conception, l'ensemble oscillateur à relaxation et synthèse de commande ne consomme que 1,8 µW soit 1,6 % de l'ensemble du circuit.Le circuit proposé génère ainsi une impulsion biphasique à des fréquences comprises entre 6,8 et 10,1 Hz, soit 400 et 600 bpm, répondant au cahier des charges pour une stimulation chez le petit animal dans le cadre de l’étude de l’HTAP.