Thèse soutenue

Vers une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires régissant l'action des thérapies non-substitutives dans l'hémophilie A et comparaison avec le facteur VIII

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Auteur / Autrice : Thibaud Sefiane
Direction : Peter LentingCaterina Casari
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie et physiopathologie
Date : Soutenance le 16/04/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Hémostase, inflammation, thrombose (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-....)
référent : Faculté de pharmacie
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé et médicament (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Delphine Borgel
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Borgel, Yohann Repessé, Benoît Ho-Tin-Noé, Laurence Panicot-Dubois, Yvette Akwa
Rapporteurs / Rapporteuses : Yohann Repessé, Benoît Ho-Tin-Noé

Mots clés

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Résumé

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L'hémophilie A est une maladie hémorragique liée à un déficit en une protéine plasmatique de la coagulation : le FVIII. Le traitement standard a longtemps consisté en un remplacement du FVIII manquant par un FVIII exogène mais l'apparition d'inhibiteurs contre le FVIII rend les thérapies substitutives inefficaces chez 30 % des patients. Récemment l'anticorps bispécifique emicizumab anti-FIX/anti-FX mimant l'action cofacteur du FVIII est arrivé sur le marché. L'objectif de ma thèse a été d'étudier comment l'emicizumab se compare au FVIII au niveau de ses propriétés moléculaires et fonctionnelles.Nous avons d'abord analysé le cas d'un patient sous prophylaxie avec emicizumab. Suite à l'apparition d'une hémarthrose après 6 mois de traitement, des anticorps anti-emicizumab ont été identifiés, entraînant une diminution de la concentration plasmatique d'emicizumab sans affecter directement son activité. Une analyse approfondie a permis de révéler le premier cas de patient traité par emicizumab avec des anticorps provoquant une clairance accélérée de l'emicizumab.Dans une seconde partie, nous nous sommes intéressés à l'impact du FVIII/FVIII-Fc vs emicizumab sur la formation et la stabilisation du caillot ainsi que sur sa structure. Des études in vitro limitées par l'absence des composants cellulaires ont été rapportées menant àdes conclusions variables. Nous avons développé un modèle murin de saignement qui a permis de montrer que l'emicizumab altère la cinétique de formation du caillot, pouvant expliquer les saignements observés chez 5% chez des patients traités par emicizumab. L'analyse microscopique de la structure des caillots indique que le FVIII et le FVIII-Fc impactent de manière similaire la structure du caillot, tandis que l'emicizumab, avec son mode d'action unique, induit des différences morphologiques significatives.Enfin, nous nous sommes intéressés à l'utilisation des modèles de saignements murins dans la détermination de l'équivalence entre les thérapies non-substitutives (emicizumab et anti-TFPI) et le FVIII. En effet, la question centrale liée à l'utilisation de ces thérapies concerne la détermination d'une éventuelle équivalence avec le FVIII. Les données issues des tests d'activités in vitro ne permettant pas de répondre à la question, nous nous sommes proposés d'évaluer in vivo cette équivalence en utilisant un panel de modèles de saignements murins. Les résultats ont permis de déterminer des équivalences variables selon la sévérité du modèle et nous ont menés à proposer qu'une équivalence absolue était illusoire et qu'il serait plus réaliste de parler d'un intervalle d'équivalence en terme d'activité FVIII.