Étude d'endommagement sous choc en dynamique moléculaire par développement d'un algorithme d'analyse in-situ massivement parallèle
Auteur / Autrice : | Killian Babilotte |
Direction : | Laurent Videau, Jean-François Molinari, Alizee Dubois, Laurent Soulard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 26/09/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Matière sous conditions extrêmes (Bruyères-le-Châtel, Essonne ; 2021-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Raymond Namyst |
Examinateurs / Examinatrices : Thibault de Rességuier, Lionel Lacassagne, Cindy Rountree, Paul Fossati, Laurent Colombet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thibault de Rességuier, Lionel Lacassagne |
Résumé
Dans le contexte de l'étude en condition extrême de la matière condensée, de nombreuses questions restent encore ouvertes pour comprendre certains phénomènes, notamment à cause de la difficulté de leur étude expérimentale. Selon les phénomènes étudiés, l'insuffisance de données expérimentale peut limiter la modélisation des phénomènes, ou, lorsque les modèles existent, elle peut empêcher leur calibration ou d'évaluer leur pertinence. La dynamique moléculaire (DM) est une technique de choix pour étudier ces phénomènes car elle permet de simuler la réponse d'un système uniquement à partir de la description des interactions atomiques, pour lesquelles des modèles bien éprouvés existent souvent. Cependant, une des contreparties de cette technique est qu'elle nécessite une grande quantité d'atomes pour atteindre une échelle suffisamment représentative des phénomènes étudiés et pouvoir ainsi les observer en s'affranchissant au mieux des effets de tailles. Dans la dernière décennie, de nombreux efforts ont été fait pour adapter les codes de DM aux dernières architectures de supercalculateurs et permettent maintenant de simuler des systèmes à plusieurs milliards d'atomes. Ces simulations de DM sont devenues de véritables expériences numériques et génèrent de gigantesque quantités données à traiter. Désormais, le temps de post-traitement et d'analyse de ces données peut devenir prépondérant comparativement à celui de la simulation et devient un enjeu essentiel. Dans cette thèse, nous avons développé un algorithme d'analyse de simulation de DM capable d'analyser ces simulations de plusieurs milliards d'atomes avec un coût de calcul de l'ordre du pourcent du temps total de simulation. L'algorithme détecte et caractérise des zones d'intérêts dans la simulation à partir de critères définis par l'utilisateur, le rendant ainsi très versatile. Nous avons fondé cet algorithme sur les techniques d'étiquetage en composantes connexes parallélisé en mémoire partagée que nous avons étendu à un parallélisme hybride en mémoire partagée et distribuée. Cette extension à la parallélisation en mémoire distribuée permet d'une part de traiter la quantité de données générée par les simulations, et nous a permis d'autre part d'incorporer notre analyse dans le code de DM du CEA exaStamp pour un traitement in-situ des simulations. Ce traitement in-situ de la simulation permet de diminuer la quantité de données à stocker sur disque et d'augmenter la fréquence d'analyse sur une simulation comparée à ce qui pourrait être fait en post-traitement. Une caractérisation des erreurs associés aux mesures réalisées par notre analyse a été effectuée, le rendant directement exploitable par des physiciens. Nous l'avons en particulier appliqué à divers cas physiques: d'éjection de matière type “micro-jetting” et “splashing” où des détections d'agrégats sont nécessaires, ainsi que des simulations d'endommagement sous choc (écaillage) impliquant la détection de vides.