Explorer les limites à distance infinie dans les espaces des modules en théorie des cordes
Auteur / Autrice : | Veronica Collazuol |
Direction : | Mariana Graña |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 09/09/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de physique théorique (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1982-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Michela Petrini |
Examinateurs / Examinatrices : Timo Weigand, Luca Martucci, Guillaume Bossard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Timo Weigand, Luca Martucci |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le paysage de la théorie des cordes est vaste et, à bien des égards, encore inexploré. Néanmoins, après compactification, il a été observé que des caractéristiques communes apparaissent, qui sont indépendantes de la compactification elle-même, et qui sont supposées être intrinsèquement liées aux effets de gravité quantique. Dans cette optique, le « Swampland program » vise à comprendre les conditions auxquelles une théorie effective des champs doit obéir afin d'être complétée de manière cohérente par la gravité quantique, pour laquelle la théorie des cordes est, à l'heure actuelle, le cadre le plus satisfaisant. Ces contraintes sont actuellement exprimées sous la forme d'une série de conjectures qui, à une énergie donnée, divisent l'espace des théories effectives en « Landscape » (à savoir, celles qui proviennent de la gravité quantique) et « Swampland » (celles qui, bien que cohérentes en tant que théories quantiques des champs, par exemple sans anomalie, ne peuvent pas être couplées de manière cohérente à la gravité quantique). Une caractéristique typique des compactifications de cordes est la présence de modules, des champs scalaires sans masse avec un potentiel plat dont le terme cinétique dans l'action de la supergravité joue le rôle d'une métrique dans l'espace paramétré par ces modules. Dans ce contexte, l'une des conjectures les plus largement acceptées, la « Distance Conjecture », stipule qu'en se déplaçant à une distance infinie dans l'espace des modules d'une théorie de la gravité quantique, une tour infinie d'états deviennent légers de façon exponentielle en la distance géodésique. Dans cette thèse, nous nous sommes concentrés sur certains aspects de cette conjecture dans des contextes spécifiques de la théorie des cordes. Tout d'abord, nous avons étudié comment ces états infiniment nombreux étendent les algèbres de symétrie dans les limites de décompactification des cordes hétérotiques et CHL sur des tores à d dimensions, qui correspondent à des théories de jauge de rang 16+d et 8+d, respectivement. Dans les deux cas, en utilisant la théorie sur la surface de la corde, nous avons montré qu'en allant à l'infini dans k ≤ d directions, les algèbres qui émergent sont la version affine de celles de la théorie de dimension supérieure 10-d+k vers laquelle nous décompactifions. De plus, nous montrons que la décompactification de la théorie CHL en théorie hétérotique, qui s'accompagne d'une augmentation du rang de la symétrie de jauge, est associée à la présence d'une version tordue de l'algèbre affine. Enfin, nous montrons que dans le cadre simple des espaces de modules symétriques (tels que ceux des compactifications toroïdales de la théorie M et de la théorie des cordes), il existe un lien naturel entre la géométrie de l'espace de modules et le spectre des cordes. Nous paramétrons la frontière de ces espaces de modules et caractérisons le comportement des géodésiques à l'infini, et en supposant un réseau d'états ainsi qu'en utilisant la complétude du spectre, nous prouvons la « Distance Conjecture » dans ces configurations.