Thèse soutenue

Relever le défi de la transition vitreuse par manipulation optique de molécules

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Auteur / Autrice : Eden Dzik
Direction : François LadieuDavid Carrière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 19/04/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Service de physique de l'état condensé (Gif-sur-Yvette, Essonne)
Référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Christiane Alba-Simionesco
Examinateurs / Examinatrices : Luca Cipelletti, Nicolas Delpouve, Kirsten Martens
Rapporteur / Rapporteuse : Luca Cipelletti, Nicolas Delpouve

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Pourquoi la viscosité des liquides surfondus augmente-t-elle si brusquement à l'approche de la température Tg de transition vitreuse ? Cette transition dynamique peut s'expliquer, ou non, par une transition thermodynamique sous-jacente. L'une des prédictions fortes et spécifiques de RFOT (principale théorie thermodynamique) est le clouage aléatoire : il serait possible d'atteindre la phase de verre idéal en piégeant une fraction critique de molécules choisies au hasard dans la matrice vitreuse. On devrait alors observer une forte augmentation du temps de relaxation du système, même pour une fraction de molécules clouées très inférieure au seuil de percolation. Cette thèse a pour but de mesurer expérimentalement l'effet du clouage aléatoire sur un verre structural. Dans une matrice vitreuse organique, on mélange une petite quantité (environ 1%) de dérivés d'azobenzène, qui s'isomérisent et s'orientent sous l'effet de la lumière. L'orientation est créée et mesurée en temps réel par un montage optique pompe-sonde. La dynamique vitreuse est suivie, aussi en temps réel, par spectroscopie diélectrique. On observe une diminution significative du temps de relaxation structurale autour de Tg sous l'effet de la lumière. Grâce à de récentes prédictions faites par RFOT, nous interprétons cette diminution comme la photofluidisation produite par les isomérisations photo-induites des azobenzènes, qui diminuent les barrières d'énergie à franchir pour relaxer. Une étude numérique et expérimentale de la relaxation à l'échelle d'une hétérogénéité dynamique prouve que la dynamique est beaucoup influencée par le forçage par les isomérisations et la photofluidisation que par l'effet du clouage aléatoire. De plus, on montre qu'il serait possible de discriminer entre plusieurs lois de relaxation locale (Debye ou Havriliak-Negami, par exemple), mais que les limites de notre dispositif expérimental nous empêchent de conclure à ce propos. Enfin, on propose une manière de prendre en compte le forçage par les isomérisations et la photofluidisation en combinant nos mesures optiques et diélectriques pour en extraire l'effet du clouage aléatoire. On conclut que la relaxation vitreuse semble bien ralentie quand la fraction clouée augmente, et que l'expérience semble bien compatible avec les prédictions de RFOT sur le clouage aléatoire. Cela apporte un argument fort en faveur des théories thermodynamiques de la transition vitreuse.