Thèse soutenue

Identification par empreintes génétiques : développement et évaluation de nouvelles méthodologies pour l'analyse de traces d'ADN en faible quantité et/ou dégradé

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Auteur / Autrice : Amel Larnane
Direction : Jean-François Deleuze
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique
Date : Soutenance le 02/12/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre national de recherche en génomique humaine (Évry ; 2017-....)
Référent : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Christine Keyser
Examinateurs / Examinatrices : Christelle Tougard, François Daoust, Franco Taroni
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Keyser, Christelle Tougard

Mots clés

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Résumé

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L'identification par empreintes génétiques est devenue une méthode incontournable dans les enquêtes judiciaires au cours des trois dernières décennies. Cependant, l'analyse des traces biologiques issues des scènes d'infraction reste un défi majeur, en particulier lorsque l'ADN est dégradé et/ou présent en faible quantité. Actuellement, seulement environ 33 % des traces prélevées à des fins d'analyse génétique sont exploitables avec les techniques classiques, correspondant principalement aux cas les plus simples. Les traces plus complexes, qu'elles présentent une quantité insuffisante d'ADN ou un ADN altéré, voire constituées de mélanges, posent encore des difficultés, limitant ainsi l'identification de suspects ou de victimes. Surmonter ces obstacles représente un enjeu important pour les communautés criminalistique et judiciaire, ainsi que pour la société. Cette thèse vise à repousser ces limites en développant de nouvelles méthodologies pour analyser les traces d'ADN dégradé et/ou en faible quantité. Dans une première partie, nous avons cherché à comprendre la composition de ces traces complexes à partir de cas réels. Pour cela, nous avons utilisé une technologie d'électrophorèse ultra-sensible à champ pulsé pour visualiser l'ADN, couplée à la quantification de l'ADN humain via les séquences Alu et au séquençage du gène de l'ARN ribosomique 16S pour identifier la présence de micro-organismes. Cette combinaison a révélé que l'ADN humain était présent dans plus de 84 % des cas, bien que souvent en quantité insuffisante et avec différents niveaux de dégradation, tandis que l'ADN bactérien prédominait. Dans une deuxième partie, nous nous sommes focalisés sur la faible quantité d'ADN en examinant des traces issues de cas réels. Nous avons choisi d'adapter un protocole d'amplification d'ADN en le couplant à une technologie innovante de miniaturisation robotisée. Cette stratégie a permis notamment de rendre exploitables des traces qui, avec les méthodes classiques, ne l'étaient pas. Dans une dernière partie, nous avons abordé la question de la dégradation avec l'analyse des Single Nucleotide Polymorphisms (SNP), par l'utilisation du séquençage nouvelle génération (NGS) ciblé. Les résultats obtenus indiquent la possibilité d'établir des profils génétiques hybrides, composés de short tandem repeats (STR) et de SNP, à partir d'ADN très dégradé. Ces nouvelles méthodologies apportent un regard nouveau sur l'exploitation des traces d'ADN dans les enquêtes criminelles et soulignent l'importance de redéfinir les cadres réglementaires autour des informations génétiques multiples disponibles issues des traces biologiques, un enjeu qui devrait être au cœur des futures discussions de cette décennie. Ces résultats pourraient transformer l'approche de l'identification génétique avec un impact direct sur les procédures judiciaires.