Thèse soutenue

Exploration du mode de vie symbiotique des Patescibacteria : du consortium unique à l'évolution du phylum

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Auteur / Autrice : Feriel Bouderka
Direction : Ludwig JardillierPhilippe Deschamps
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance le 27/03/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….)
Laboratoire : Écologie, systématique et évolution (Orsay, Essonne ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Rémy Guyoneaud
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Duperron, Marie-Agnès Petit, Alexander Probst
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémy Guyoneaud, Sébastien Duperron

Résumé

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Les Patescibacteria forment un phylum bactérien très diversifié, comprenant au moins 25 % de la diversité bactérienne. On trouve des représentants de ce clade dans de nombreux environnements, allant des écosystèmes d'eau douce et marin aux microbiomes animaux et aux sédiments. Très peu de cultures de Patescibacteria sont disponibles à ce jour. En raison de ce manque de représentants cultivés, ils ont été largement étudiés par l’approche métagénomique. Ces études ont révélé, qu'en général, ils présentent de petits génomes avec des manques significatifs de gènes codant pour des fonctions métaboliques, ce qui amène à émettre l’hypothèse qu'ils dépendent d'un hôte pour survivre. Il n'y a cependant aucune preuve que tous les Patescibacteria soient réellement des symbiotes. De plus, environ la moitié de leurs gènes ne peuvent pas être annotés fonctionnellement par des approches de similarité. Il est nécessaire d'obtenir davantage de représentants cultivés pour mieux comprendre l'écologie de ce phylum bactérien. Les Patescibacteria ont récemment été identifiés comme apparentés aux Chloroflexota et Dormibacterota, qui présentent un mode de vie libre. L'évolution des Patescibacteria, en particulier leur mode de vie symbiotique, et leur diversification par rapport à leur groupe sœur vivant librement, ne sont pas entièrement compris. Ici, nous avons obtenu une culture enrichie d'un nouveau représentant à l’échelle du genre de Patescibacteria, qui est un épibionte de protéobactéries oxydant le méthanol, un type d'hôte jamais observé auparavant associé à ce clade. De plus, en utilisant une correspondance d’espaceurs CRISPR, nous avons identifié un nouveau phage ciblant potentiellement cet épibionte. Ainsi, nous avons caractérisé la première interaction potentielle tripartite entre un représentant du phylum Patescibacteria, son hôte et un phage. De plus, nous avons reconstruit le contenu génique ancestral des différentes classes de Patescibacteria pour décrypter les premières étapes de l'évolution du mode de vie symbiotique dans ce clade et les bases de leur diversification. Nos résultats suggèrent que le dernier ancêtre commun des Patescibacteria était déjà dépendant d’un hôte. La diversification des Patescibacteria qui a suivi est due à une combinaison de pertes indépendantes et substansielles de gènes métaboliques, complétée par l'acquisition de nouveaux gènes aux fonctions inconnues.