Thèse soutenue

La littérature migrante hispano-américaine d'expression française depuis les années 1960

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Auteur / Autrice : Maria Alejandra Orias Vargas
Direction : Serge LinaresSylvie Bouffartigue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 09/02/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Guyancourt, Yvelines ; 1998-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Humanités-Sciences du patrimoine (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Axel Gasquet
Examinateurs / Examinatrices : Martine Sagaert, Birgit Mertz-Baumgartner, Sophie Jollin-Bertocchi, Stavroula Katsiki
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Sagaert, Birgit Mertz-Baumgartner

Résumé

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Cette thèse a pour objet l´étude de la littérature migrante hispano-américaine d'expression française, de 1960 à nos jours. Langue de communication et langue de culture, le français est aussi langue de création au-delà de ses zones linguistiques. Il est ainsi devenu la langue d'adoption d'écrivains européens en dehors des pays francophones, comme ce fut le cas pour l'Irlandais Samuel Beckett ou le Roumain Emil Cioran. On sait moins que certains écrivains hispano-américains ont aussi fait le choix du français pour leur œuvre littéraire. Cette étude entend mettre en lumière ledit phénomène à compter des années 1960. Elle s'inscrit au carrefour de deux orientations de recherche. Elle fait d'abord fond sur l'histoire des représentations de la littérature et de la culture françaises en Amérique latine et entend contribuer à l'enrichir d'apports contemporains grâce à un corpus d'auteurs récents : les Argentins Silvia Baron Supervielle et Hector Bianciotti, le Cubain Eduardo Manet et le Chilien Luis Mizón. Elle se veut aussi une analyse croisée de ces écrivains hispano-américains qui, non contents d'être installés en France, en ont employé la langue dans une démarche littéraire. Ces deux axes sont requis pour mieux appréhender ce type de littérature migrante qui s'intéresse à l'expérience de l'exil et au processus de déterritorialisation et reterritorialisation. Au cœur de celui-ci surgit un espace de l'entre-deux pour repenser et négocier le rapport entre le territoire et l'identité suite au déplacement qui a réaligné les frontières. Cette démarche a permis aux auteurs du corpus de dissocier la langue de l'identité nationale pour opérer leur passage au français. Ce dernier ne révèle ni une assimilation à la langue et à la culture du pays d'accueil, ni un renoncement à la culture d'origine, ni un abandon de la langue maternelle. Le français donne lieu à la création d'une langue singulière qui ne peut être assignée à un champ littéraire déterminé. Le seul espace auquel appartient cette langue est la marge : un espace vierge né entre la langue française et la langue espagnole.