Un nouveau modèle du transport des gaz à effet de serre dans l'atmosphère mondiale adapté à l'évolution des moyens de calcul à haute performance
Auteur / Autrice : | Zoé Lloret |
Direction : | Frédéric Chevallier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géosciences |
Date : | Soutenance le 04/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-....) |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Géosciences, climat, environnement et planètes (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marielle Saunois |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Malardel, Arthur Vidard, Laurent Li, Anne Cozic | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Malardel, Arthur Vidard |
Mots clés
Résumé
La compréhension du changement climatique en cours implique une bonne connaissance des émissions et des absorptions des gaz à effet de serre sur le globe. Les modèles atmosphériques inverses y contribuent de manière croissante, mais la résolution des modèles planétaires reste grossière, en particulier au regard de l'accroissement de la densité des réseaux de mesure fournissant les observations qu'ils assimilent. Les nouvelles architectures des supercalculateurs, soutenues par les processeurs “Manycore” ou graphiques, permettent une parallélisation massive des calculs et ouvrent des perspectives importantes pour les modèles inverses, que nous explorons dans cette thèse.Nous considérons le système d'inversion CAMS/LSCE. Il dérive son modèle de transport atmosphérique d'un modèle de circulation générale (GCM), et est piloté par un ensemble de variables météorologiques préalablement générées par ce dernier. Ce GCM a récemment intégré un nouveau cœur dynamique fonctionnant sur un pavage du globe avec des hexagones, DYNAMICO, plus adapté au parallélisme et conçu pour monter efficacement en résolution.Nous évaluons le nouveau GCM en détail pour le transport du dioxyde de carbone (CO₂) à l'aide de mesures sur le globe et dans l'atmosphère, et d'une simulation de référence utilisant la grille classique faite de rectangles. Nous montrons des différences faibles entre les deux versions, qu'une comparaison aux observations disponibles ne permet pas de hiérarchiser. Nos tests vérifient aussi l'accélération des calculs sur la nouvelle grille, en particulier aux résolutions les plus élevées. Nous préparons la génération des variables météorologiques pour le modèle inverse, mais la complexité du code de DYNAMICO ne nous permet pas de l'adapter aux spécifications du modèle inverse (modularité des composantes, développement des codes tangent-linéaires et adjoints) dans cette thèse.En parallèle, nous étudions la possibilité de porter le modèle de transport sur des cartes graphiques. Nous montrons que l'algorithme sur la grille cartésienne classique peut être exprimé de manière suffisamment parallèle pour fonctionner efficacement sur de tels matériels, sans aucune simplification malgré les échanges continus de masse entre les cellules. Le temps de calcul dans la version directe du modèle inverse devient même inférieur au temps de lecture des données météorologiques d'entrée.Nous appuyant sur nos développements avec les cartes graphiques, nous réalisons une inversion pluriannuelle à une résolution mondiale autour du degré, assimilant des observations satellitaires. Par comparaison, la résolution du système avant nos développements était autour de 3 degrés sur l'horizontale, avec deux fois moins de niveaux sur la verticale : ses temps de calcul étaient comparables (ici de l'ordre de la semaine) malgré le nombre bien plus faible de points de grille à traiter. Avec la nouvelle résolution, nous montrons une légère amélioration dans la représentation du transport horizontal et vertical du CO₂, en comparaison avec des mesures variées, sans pour autant pouvoir attester d'une meilleure estimation des flux de surface.L'ensemble des résultats démontre qu'il n'existe plus aujourd'hui de frein à une augmentation massive de la résolution des modèles atmosphériques inverses planétaires pour le CO₂, permettant ainsi d'aborder sur l'ensemble du globe des échelles spatiales jusqu'ici réservées aux modèles à aire limitée. Ils ouvrent la perspectives de produits d'inversion à l'échelle de pays, pas uniquement les plus grands, comme les produits attendus dans le cadre des accords internationaux sur le climat. En revanche, la modestie des améliorations constatées sur la qualité des flux et des champs 3D de traceur et obtenues par l'augmentation de la résolution ou par l'amélioration du cœur dynamique, suggère un examen critique des ressources énergétiques et écologiques mobilisées pour cette montée en résolution au regard des besoins des utilisateurs en aval.