Thèse soutenue

Estimation des flux de CO2 par covariances turbulentes à l’échelle de plusieurs km2

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Auteur / Autrice : Pedro Henrique Herig Coimbra
Direction : Benjamin LoubetOlivier Laurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 17/05/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECOSYS Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Géosciences, climat, environnement et planètes (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Valérie Gros
Examinateurs / Examinatrices : Andreas Ibrom, Matthias Cuntz, Thomas Lauvaux, Solène Turquety
Rapporteurs / Rapporteuses : Andreas Ibrom, Matthias Cuntz

Résumé

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Le climat et l'activité humaine sont étroitement liés. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) impactent la dynamique climatique et la qualité de l'air, affectant des millions de personnes dans le monde. La surveillance efficace des GES est essentielle pour des décisions politiques éclairées, mais elle est complexe en raison de la variabilité des sources et puits, ainsi que du transport atmosphérique. Les réseaux de surveillance abordent cette variabilité en déployant des capteurs dans des lieux géographiques divers, échantillonnant en continu sur le temps.Les zones urbaines sont des points d'émission clés. Cependant, directement surveiller les changements de GES sur > 5 km2 avec des sources variées et des zones végétalisées manque d'une méthode standard. La méthode de covariance turbulente (eddy covariance, EC) offre une surveillance directe et continue du flux net de GES. L'EC basée sur les ondelettes fonctionne sur les mêmes principes mais ne nécessite pas de stationnarité, laissant plus de données exploitables pour l'analyse, ce qui est particulièrement bénéfique dans les environnements urbains complexes.Démêler les composantes anthropiques et biogéniques d'un flux net de CO2 est reconnu comme un problème clé à résoudre dans les zones urbanisées. Les modèles écosystémiques conventionnels utilisés pour partitionner la productivité primaire brute (GPP) et la respiration de l'écosystème (Reco) ne sont pas appropriés pour les zones urbanisées. La partition directe en utilisant des corrélations haute fréquence entre les gaz traceurs peut aider à surmonter les limitations des méthodes de partitionnement standard.Bien que l'EC reste la norme pour les études locales, l'estimation des flux de surface à plus grande échelle implique souvent d'assimiler des mesures de concentration de fond à des estimations antérieures à l'aide de modèles de transport. Les méthodes d'inversion utilisant les données de flux de tour sont encore rares et il serait intéressant de les tester dans les zones urbanisées.L'objectif de cette thèse était d'évaluer l'EC basée sur les ondelettes combinée à des méthodes d'inversion bayésiennes pour la cartographie des flux de CO2. Au cours de la thèse, j'ai découvert une nouvelle méthode de partitionnement direct qui a été utilisée pour améliorer l'inversion globale dans la zone suburbaine du plateau de Saclay.Dans le premier article de la thèse, nous avons proposé la nouvelle méthode de partitionnement direct basée sur l'analyse en quadrants des flux décomposés en fréquence de CO2 et de vapeur d'eau. Nous avons montré que cette méthode pouvait fournir des estimations impartiales de GPP et Reco. Nous avons également constaté que l'EC basée sur les ondelettes a gardé jusqu'à ~30% plus des données exploitables.Dans le deuxième article, nous avons utilisé une grande tour équipée d'analyseurs à haute précision mais lents. Malgré des fréquences d'acquisition plus lentes, l'atténuation était limitée à ~20 % par une plus faible contribution de hautes fréquences à cette hauteur. Les résultats encouragent une collaboration entre les réseaux atmosphériques et écosystémiques.Dans le troisième article, nous avons combiné la méthode de partitionnement proposée dans le premier article avec les instruments d'une tour atmosphérique du deuxième article. Le flux de CO2 partionné en biogéniques et anthropiques ont été assimilé dans des estimations spatialisées des flux à quelques km2. Les cartes de flux obtenues offrent l'avantage de reposer sur des mesures de flux directes à l'échelle du paysage et peuvent être utilisées pour informer les inversions à grande échelle à des échelles plus larges.Les résultats centrés sur la région parisienne fournissent des bases pour les mesures de flux à l'échelle du paysage et à definir des stratégies de surveillance des émissions. Ces avancées contribuent à la compréhension et à la résolution des défis environnementaux aux échelles temporelles et spatiales où les décisions sont prises.