Thèse soutenue

Impacts climatiques, paysagers et de gestion sur les pertes de colonies d'abeilles mellifères et abeilles sans dard en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Malena Sibaja leyton
Direction : Paul-André Calatayud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance le 26/11/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EGCE - Évolution, Génomes, Comportement et Écologie - Evolution- génomes- comportement et écologie / EGCE
Référent : AgroParisTech
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Mickaël Henry
Examinateurs / Examinatrices : Annie Ouin, Benjamin Bergerot, Marie-Pierre Chauzat, Emmanuelle Porcher
Rapporteur / Rapporteuse : Annie Ouin, Benjamin Bergerot

Résumé

FR  |  
EN

Depuis plusieurs décennies, les apiculteurs subissent des pertes importantes de colonies d'abeilles mellifères (Apis mellifera L) à l'échelle mondiale, mais il existe des lacunes de connaissances dans les pays en développement. Dans le contexte des changements globaux, comprendre les facteurs à l'origine de ces potentielles pertes est essentiel pour adapter les pratiques apicoles et assurer la durabilité de cette activité. Les abeilles sans dard (tribu Meliponini) sont également élevées pour la production de miel (méliponiculture) dans les tropiques. À ce jour, il n'est pas établi si les méliponiculteurs rencontrent des difficultés similaires pour maintenir leurs colonies, et les facteurs influençant les pertes de colonies restent encore méconnus. Cette thèse vise à étudier la variabilité des pertes de colonies d'abeilles gérées (abeille mellifère et abeilles sans dard) en fonction de gradients climatiques et paysagers, ainsi que des pratiques de gestion apicoles et méliponicoles. Pour ce faire, nous avons mené des enquêtes participatives auprès des apiculteurs et des méliponiculteurs en Amérique Latine et en Afrique sub-Saharienne afin de suivre les pertes de colonies d'abeilles gérées. Nous avons estimé des taux des pertes annuelles et saisonnières importants (d'environ 30 %), relevant des difficultés rencontrées par ces derniers pour maintenir leurs colonies. Nous avons observé des effets climatiques sur ces pertes, avec notamment une augmentation des pertes de colonies d'abeilles mellifères avec la température sur les deux régions. Nous avons également observé que les pertes de colonies d'abeilles sans dard diminuent avec la température en Amérique Latine, et augmentent avec la température en Afrique sub-Saharienne (Kenya). Par ailleurs, nous avons observé un effet paysager, avec une diminution des pertes de colonies d'abeille sans dard avec l'abondance du couvert forestier environnant des ruchers en Amérique Latine. Enfin, nous avons observé des effets d'interaction entre le climat et la gestion apicole sur les pertes de colonies d'abeilles mellifères sur les deux régions. La gestion apicole peut représenter un levier pour diminuer les pertes causées par des pressions climatiques, mais les recommandations de gestion doivent prendre en compte le climat. Par exemple, en Afrique sub-Saharienne (Kenya), la supplémentation en eau pendant la période chaude et sèche limite les pertes de colonies d'abeilles mellifères. Nos résultats contribuent à combler les lacunes de connaissances sur les taux de pertes des colonies d'abeilles gérées dans les pays en développement, tout en confirmant l'influence des facteurs climatiques et paysagers, facteurs qui risquent de s'amplifier avec les changements climatiques. Ces résultats offrent également des perspectives de recherche pour explorer les mécanismes sous-jacents des impacts climatiques et paysagers sur les pertes de colonies.