L'influence des nouvelles technologies dans l'administration de la justice civile
Auteur / Autrice : | Marie-France Mouslim |
Direction : | Dominique Legeais |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences juridiques - droit privé |
Date : | Soutenance le 07/03/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit des affaires et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine) (1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Mathey |
Examinateurs / Examinatrices : Deborah Senanedj | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Albiges, Jean-Jacques Ansault |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le sujet de la présente étude semble venir à son heure. L'heure où les nouvelles technologies, particulièrement numériques, ont envahi la société, puis progressivement la vie juridique. La révolution numérique a fait son entrée dans le procès civil. Les nouvelles technologies évoluent vers un nouveau support, électronique. Les nouvelles technologies ne sont pas sans incidence sur le déroulement du procès. Elles soulèvent des difficultés nouvelles, relatives à son étendue et ses apports au sein du procès civil. L'heure où la gestion informatisée des procédures, la dématérialisation des éléments du dossier, les nouveaux procédés de rédaction et de communication écrite ou orale, mais aussi l'émergence de l'intelligence artificielle d'aide à la décision du juge ont une place grandissante dans l'institution juridictionnelle. Procédant d'une volonté de modernisation et de rationalisation de l'institution juridictionnelle, leur usage constitue un vecteur essentiel d'évolution de la justice, au cœur des enjeux de performance. Ces technologies esquissent un changement considérable dans une institution judiciaire demeurant cependant marquée par un certain traditionalisme. Selon les termes du professeur Loïc CADIET, l'on a assisté à «'l'avènement d'une offre plurielle de justice... L'Etat de droit doit garantir cette offre de justice plurielle dans un système global de justice'». À cette offre de justice plurielle par ses modèles, répond désormais une offre plurielle par la forme physique ou virtuelle, qu'il convient d'encadrer. Celle-ci doit effectivement assurer le respect du formalisme des actes et garantir l'équitabilité et l'efficacité de la procédure. De ces missions vont découler des enjeux processuels pour le procès. Le sujet de la présente étude met en lumière les apports des nouvelles technologies de la phase de l'audience de mise en état à la décision. La première partie du raisonnement consiste à présenter le déploiement des actes dématérialisés pendant le déroulement de l'audience Elle tend à examiner l'étendue de la dématérialisation, à la fois quant à la place qu'elle occupe et aux fonctions qu'elle remplit. Elle renforce les droits de la défense ou encore le délai raisonnable. La seconde partie du raisonnement consiste à présenter l'émergence de la justice prédictive au stade de la décision. Aussi, nous démontrerons que déploiement de l'open data des décisions favorisent la connaissance de la jurisprudence et facilitent l'accès au juge. Les nombreux apports de la justice prédictive ne doivent toutefois pas occulter ses dangers potentiels. Celle-ci doit être encadrée pour éviter les dérives qu'elle est susceptible d'engendrer sur l'indépendance, l'impartialité du juge et la factualisation du droit. L'encadrement de la dématérialisation et de l'intelligence artificielle traduisent une vision renouvelée du procès civil. Ce qui permet d'envisager l'encadrement de l'immersion des nouvelles technologies par les des actes durant l'audience et les actes décisionnels rédigés sur support électronique, à travers l'acceptation de certaines mutations bénéfiques au procès.