Thèse soutenue

Impact de l'inhibition de l'activité de la glucocérébrosidase sur les évènements moléculaires associés à la maladie de Parkinson

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Auteur / Autrice : Marie-Amandine Bonte
Direction : Karim Belarbi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 12/03/2024
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École graduée Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lille Neuroscience et Cognition (Lille)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Hunot
Examinateurs / Examinatrices : Karim Belarbi, Jean-Christophe Devedjian, Jean-Marc Taymans
Rapporteurs / Rapporteuses : Solange Desagher, Benjamin Dehay

Résumé

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La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative progressive caractérisée par la perte de neurones dopaminergiques, l’accumulation de lésions intraneuronales nommées corps de Lewy et l’accumulation en fer au niveau de la substance noire. Des mutations touchant le gène GBA, codant pour la glucocérébrosidase lysosomale, ont été associées au risque de survenue de la maladie de Parkinson. La glucocérébrosidase est une enzyme impliquée dans l’hydrolyse des glucosylcéramides en glucose et céramides modifiant ainsi la composition lipidique membranaire. Son activité enzymatique est réduite dans la substance noire des patients atteints par la maladie de Parkinson. Notre travail, articulé selon 3 axes, a visé à mieux comprendre l’implication d’une perte d’activité de la glucocérébrosidase lysosomale dans les évènements moléculaires impliqués dans la mort des neurones dopaminergiques, dans l’activation microgliale et dans la survenue de troubles cognitifs.Plusieurs voies de morts cellulaires ont été décrites comme pouvant être impliquées dans la mort des neurones dopaminergiques de la substantia nigra pars compacta. Ainsi l’apoptose, différentes formes d’autophagie et plus récemment la ferroptose (une mort cellulaire régulée favorisée par une peroxydation lipidique excessive et accélérée par une dyshoméostasie du fer) ont été décrite comme pouvant être critiques dans la mort de ces neurones. Pendant de nombreuses années, les processus sous-jacents ces morts cellulaires semblaient distincts. Cependant, des études plus récentes ont montré que ces voies de morts pouvaient interagir, complexifiant grandement notre compréhension des mécanismes impliqués. Par exemple, divers mécanismes d’autophagie spécifique (ferritinophagie, lipophagie…) altèrent l’homéostasie du fer ou des lipides, modulant ainsi la sensibilité à la ferroptose. Dans un premier axe de recherche, nous avons étudié l’implication de la glucocérébrosidase lysosomale, dans la régulation de la susceptibilité à la ferroptose dans un modèle cellulaire de neurones dopaminergiques, les cellules LUHMES. Pour cela, plusieurs modèles ont été mis en place via une inhibition pharmacologique avec un inhibiteur spécifique de la glucocérébrosidase lysosomale, le conduritol bêta epoxide ou une inhibition génétique, avec l’utilisation de siRNA dirigés contre la glucocérébrosidase. Nous avons montré qu’une inhibition pharmacologique de la glucocérébrosidase de plusieurs jours favorise, de manière transitoire, une protection forte et spécifique de la ferroptose. Nous avons montré que ce phénotype neuroprotecteur était corrélé à (i) une modification de la composition lipidique membranaire, avec une diminution des éther-phosphatidyléthanolamines, une classe de lipides particulièrement impliqués dans la sensibilité à la ferroptose ; et (ii) à une stabilisation de plusieurs facteurs intervenant dans la régulation du métabolisme du fer et des lipides, comme par exemple l’enzyme GPX4 qui est un acteur essentiel de la protection face au stress oxydant lipidique. Ce phénomène semble résulter d’une altération du flux autophagique diminuant la dégradation de GPX4. Ces résultats renforcent l’implication de l’autophagie dans la modulation de la sensibilité à la ferroptose. Dans le second axe de recherche, nous avons souhaité évaluer l’implication d’une perte d’activité de la glucocérébrosidase lysosomale dans l’activation microgliale. L’activation microgliale chronique est impliquée dans de nombreuses atteintes neurodégénératives dont la maladie de Parkinson. Pour cela, nous avons utilisé un modèle microglial, les cellules HMC3, soumis à une inhibition de la glucocérébrosidase lysosomale associée ou non à un facteur pro-inflammatoire. Nous n’avons pas observé de différence dans le profil d’activation microgliale, évalué par l’expression des interleukines 6 et 1β [...]