Thèse soutenue

Les ruines de guerre dans les Hauts-de-France, 1921 - 2023

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Auteur / Autrice : Mathilde Greuet
Direction : Stéphane MichonneauPhilippe Nivet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 17/01/2024
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Condette
Examinateurs / Examinatrices : Anne Hertzog, Jean-Philippe Gold
Rapporteur / Rapporteuse : Jérôme Grévy, Patrice Marcilloux

Mots clés

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Résumé

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La thèse se situe à la croisée de deux champs historiographiques : d'une part, l'historiographie de la guerre et de l'après-guerre, d'autre part, les Cultural Heritage studies. Au cours de ces recherches, nous nous proposons de suivre le destin de plusieurs ruines de guerre dans la région Hauts-de-France afin d'étudier des cas représentatifs des différents usages politiques et sociaux qui sont faits des ruines de guerre entre la destruction des édifices et nos jours. Au xxe siècle, un renouveau s'opère dans la volonté de conserver les ruines de guerre. En effet, au cours de la Première Guerre mondiale, des débats apparaissent concernant la conservation de certaines ruines et les modalités de la reconstruction en général. Malgré l'importance des ruines de guerre et des débats à l'époque, peu d'édifices sont conservés comme « Vestiges et souvenirs de guerre ». Au cours de la reconstruction, les ruines font l'objet d'un intérêt de la part des pèlerins et touristes qui viennent découvrir les anciens champs de bataille et s'y recueillir. Malgré cela, la liste des ruines et vestiges de guerre à conserver se réduit peu à peu pour faciliter la reconstruction. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le ministère de la reconstruction et de l'urbanisme (MRU) doit permettre la reconstruction du pays. Malgré tout, un certain nombre de ruines de guerre reste dans les paysages et connaît des sorts variables. Certaines sont arasées ou enfouies sous de nouveaux bâtiments au cours de la reconstruction et des opérations d'urbanisme des années 1960 et 1970. D'autres destructions sont abandonnées et sont naturellement recouvertes de végétation. Dans la plupart des cas, on assiste à la disparition progressive des vestiges due à l'abandon et au temps. Malgré tout, des ruines de guerre restent visibles dans nos paysages actuels des Hauts-de-France. Cela pose la question de l'évolution de la prise en charge et de la reconnaissance des ruines de guerre au cours des xxe et xxie siècles, mais aussi la question de l'enjeu des conservations de ces ruines sur les territoires. Pour comprendre les différentes dynamiques mises en place, nous nous proposons d'étudier des cas représentatifs de la gestion des ruines de guerre au cours du dernier siècle : Les blockhaus des Weppes, le ''Red chateau'' de Villers-Bretonneux, les ruines du Chemin des Dames et celles de la Somme, le cas des monuments aux morts dont celui de Noyon, les ruines d'Amiens, l'abbaye de Vauclair, le blockhaus d'Éperlecques et enfin la batterie côtière de la Crèche. Ces exemples permettent de donner à voir différentes prises en charge, ainsi que les débats et les choix de préservation auxquels ils mènent et les évolutions de reconnaissance sur le long terme.