Thèse soutenue

Développement d’une méthode de remontée d’échelle en thermohydraulique diphasique

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Auteur / Autrice : Tanguy Herry
Direction : Stéphane MimouniStéphane Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des fluides
Date : Soutenance le 14/10/2024
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Modélisation et simulation multi échelle (Marne-la-Vallée) - Laboratoire Modélisation et simulation multi échelle (Marne-la-Vallée)
Jury : Président / Présidente : Catherine Colin
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Mimouni, Stéphane Vincent, Christophe Josserand, Olivier Simonin, Bruno Raverdy, Pierre Ruyer, Bérengère Podvin
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Josserand, Olivier Simonin

Résumé

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La sûreté des Réacteurs à Eau Pressurisé (REP) est assurée par des études conjointes expérimentales et numériques dans des conditions industrielles nominales et accidentelles. Les études numériques sont réalisées l’aide de codes dits macroscopiques tels que CATHARE, qui prédisent le comportement moyen du fluide dans le réacteur. Cependant, dû aux conditions extrêmes rencontrées dans un REP, les mesures expérimentales sont limitées, ce qui complexifie le développement de modèles pour ces codes basés sur ces expériences. Toutefois, des codes dits locaux permettent de simuler de façon locale les phénomènes se produisant dans les REP, mais sur des géométries à taille réduites dû au coût de calcul plus important de ces simulations. Ainsi, après avoir été validés sur certaines expériences, ces codes permettent d’obtenir des informations complémentaires sur le comportement du fluide.Cette thèse vise à développer une méthode de remontée d’échelle afin d’identifier et de modéliser le phénomène prépondérant à l’échelle macroscopique, en se basant sur des simulations locales. La particularité de cette étude vient du fait de considérer des écoulements diphasiques qui peuvent être rencontrés en situation accidentelles dans le cœur d’un REP, notamment d’ébullition sous-saturée à haute pression.Pour cela, une formulation macroscopique est développée grâce à une moyenne spatiale des équations locales du code Neptune_CFD. Par comparaison avec les formulations des codes macroscopiques existants, il devient possible d’estimer de façon a priori les termes de ces codes par une moyenne spatiale des variables locales simulées. C’est pourquoi une base de données locale de 86 cas tests d’ébullition sous-saturée en conditions industrielles a été construite sur les expériences KIT et PSBT, validée sur la fraction volumique de vapeur moyenne. Tous les termes de la formulation macroscopique sont calculés par une moyenne des variables simulées. Deux informations principales ressortent de cette évaluation, premièrement, les termes de sous-mailles de turbulence et dispersion ne sont pas négligeables par rapport à la convection, et deuxièmement, les termes d’ébullitions et de condensations sont prédominants.Toutefois, les calculs fins ne sont validés que sur une variables moyenne, ce qui est insuffisant pour servir de base au développement d’un modèle macroscopique. Pour cela, une expérience à effet séparée est utilisée sur un des phénomènes prédominants. L’expérience TOPFLOW met en jeu la condensation de bulles de vapeur dans de l’eau sous-saturée, avec des mesures de profils radiaux de fraction volumique et de vitesse vapeur, de diamètre de bulles, et de température liquide. Ensuite, une nouvelle modélisation locale est développée basée sur la méthode des moments avec une hypothèse de polydispersion en taille de bulles. En effet, une distribution en taille de bulles quadratique est utilisée, avec la corrélation de Chen-Mayinger pour la prédiction du nombre de Nusselt, et avec l’introduction d’un modèle de collapse de bulle dû à la condensation. Cette modélisation donne de meilleures prédictions des variables mesurées qu’avec l’hypothèse de monodispersion en taille de bulles, et des prédictions équivalentes à celles obtenues avec la méthode de population de taille de bulles qui implique un temps de calculs plus important. Ainsi, une base de données validée est développée sur les essais TOPFLOW en utilisant cette nouvelle modélisation. Enfin, en se basant sur cette base de données, les modèles macroscopiques existants de condensation sont évalués et de nouveaux modèles sont proposés. Alors que les modèles existants sous-estiment la condensation d’un facteur deux environ, un modèle développé par une approche statistique a permis de réduire l’erreur à 5.5%. Toutefois, ce nouveau modèle devra être évalué de façon a priori sur de nouvelles expériences en condensation, puis de façon a posteriori, afin de valider son intérêt pour les codes macroscopiques