Thèse soutenue

La machine contre le métier : les architectes et la critique de l'industrialisation du bâtiment (France, 1940-1980)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Antoine Perron
Direction : Marie-Jeanne Dumont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 08/11/2024
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Architecture Urbanisme Société. Savoirs Enseignement Recherche (Paris ; 2010-....) - Architecture Urbanisme Société. Savoirs Enseignement Recherche (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Jannière
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Jeanne Dumont, Jean-Baptiste Fressoz, Sabine Barles, Daniel Le Couédic, François Jarrige
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Baptiste Fressoz, Sabine Barles

Résumé

FR  |  
EN

L’industrialisation du bâtiment recouvre un large ensemble de transformations techniques et économiques, incluant notamment la rationalisation et la mécanisation du travail, la standardisation et la préfabrication des éléments constructifs, la concentration des entreprises et la collaboration étroite entre concepteurs et constructeurs. Comme dans tous les autres secteurs économiques, le processus d’industrialisation tend à marginaliser certaines techniques et certains métiers, jugés archaïques. En France, au XXe siècle, les architectes ont considéré que leur rôle dans l’acte de bâtir était menacé par l’industrialisation. Ils ont donc développé un critique extrêmement riche de ce phénomène. Aux considérations strictement professionnelles se mêlaient des arguments esthétiques, techniques, sociaux, économiques et même environnementaux ou sanitaires. Cette thèse propose d’exhumer ces critiques qui, jusqu’alors, n’ont pas fait l’objet d’une étude historique approfondie. L’objectif de cette démarche est triple. Tout d’abord, elle vise à remettre en question les récits dominants faisant des « Trente glorieuses » une période de concorde et d’insouciance marquée par un zeitgeist productiviste. Ensuite, en élaborant une généalogie de la critique de l’industrialisation du bâtiment, elle cherche à mieux comprendre ses racines idéologiques, ses méthodes de persuasion, ses contre-projets, mais aussi ses limites et ses impasses théoriques. Enfin, elle permet de jeter les bases d’une histoire critique de l’industrialisation du bâtiment, histoire qui semble plus que jamais nécessaire à l’heure où les discours néo-industrialistes et techno-solutionnistes proposent à nouveau de résoudre les grands problèmes de l’Humanité par toujours plus de productivité