Evaluation des réponses hautes fréquences des produits de distorsion des otoémissions acoustiques et développement du langage au sein d'une population pédiatrique

Evaluation of high-frequency responses of otoacoustic distortion products and language development in a pediatric population

• Auteur / Autrice : Marine Hauchere
• Direction : Catherine Sarret, Fabrice Giraudet
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Biologie Santé
• Date : Soutenance le 20/12/2024
• Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Neuro-Dol (Clermont-Ferrand)
• Jury : Président / Présidente : Paul Avan
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Dubernard, Cécile Colin, Thamara Dos Santos

Mots clés

Mots clés contrôlés

Troubles du langage -- Chez l'enfant

Émissions otoacoustiques

Mots clés libres

Produits de distorsion des otoémissions acoustiques

Hautes fréquences

Enfants

Trouble développemental du langage

Distorsion product of otoacoustic emissions

High frequency

Children

Developmental language disorder

Résumé

L'audition des hautes fréquences joue un rôle crucial dans la perception et la compréhension du langage oral. Les fréquences élevées, au-dessus de 2000 Hz, sont essentielles pour discerner les consonnes et autres sons aigus qui portent des informations phonétiques importantes, comme les sifflements et les fricatives (par exemple, les sons ''s'', ''sh'', ''f'', ''th''). Une perte auditive dans ces hautes fréquences peut ainsi compromettre la clarté du discours et entraîner des difficultés de compréhension. Il est donc crucial de diagnostiquer et de traiter précocement les déficiences auditives pour minimiser leur impact sur les compétences linguistiques et communicationnelles. Une visite médicale obligatoire est effectuée entre cinq et six ans, en grande section de maternelle ou au CP, pour évaluer le développement de l'enfant et détecter précocement les problèmes pouvant affecter les apprentissages. Cependant, l'évaluation auditive repose sur une audiométrie et les fréquences testées couvrent généralement une plage relativement restreinte, comprise entre 1 et 4 kHz. La mesure des otoémissions acoustiques (OAE) et plus particulièrement des produits de distorsion des OAE (DPOAE) permet d'avoir une information sur l'état de l'oreille interne notamment sur la fonctionnalité des cellules ciliées externes. La plage fréquentielle d'enregistrement peut être plus étendue qu'en routine clinique puisqu'elle permet d'enregistrer des réponses pour des fréquences jusqu'à 10kHz. L'objectif de ce projet de thèse était d'enregistrer les OAE hautes fréquences au sein d'une population pédiatrique afin d'avoir un bilan plus complet de l'audition des enfants. Dans l'étude 1, il s'agissait d'évaluer les hautes fréquences au sein d'une population d'ORL pédiatrique consultant pour différents motifs et d'observer les différences de cette mesure selon le type de pathologie. Les résultats des OAE des enfants ayant un retard de langage ont ensuite été analysés et comparés avec les autres groupes afin de mieux caractériser leur profil auditif. Cependant, en l'absence de bilans orthophoniques disponibles, la classification « retard de langage » était basée sur les observations des parents, des enseignants et des professionnels de la santé, sans permettre de caractériser précisément le trouble en termes de type et de sévérité. Suite à l'étude 1, nous avons cherché à déterminer si, au sein d'une population pédiatrique caractérisée sur le plan langagier, notamment à l'aide d'une batterie d'évaluation du langage oral (ELO), il était possible d'identifier des différences auditives par rapport à une population témoin issue d'écoles maternelles et primaires (étude 2). Les résultats ont permis de montrer qu'il était possible d'enregistrer des réponses physiologiques grâce à la mesure des DPOAE malgré un tympanogramme B. Les résultats suggèrent une relation entre déclenchement du reflexe stapédien et les compétences phonologiques. Dans notre population, les enfants présentant des troubles du langage avaient des amplitudes de réponses aux DPOAE plus importantes que les témoins provenant d'école.

High-frequency hearing plays a crucial role in the perception and understanding of spoken language. High frequencies, above 2000 Hz, are essential for discerning consonants and other high-pitched sounds that carry important phonetic information, such as whistles and fricatives (for example, the sounds ‘s', ‘sh', ‘f', ‘th'). Hearing loss in these high frequencies can compromise clarity of speech and lead to comprehension difficulties. It is therefore crucial to diagnose and treat hearing impairment early to minimise its impact on language and communication skills.A compulsory medical check-up is carried out between the ages of five and six, in kindergarten or first grade, to assess the child's development and detect problems that could affect learning at an early stage. However, hearing assessment is based on audiometry, and the frequencies tested generally cover a relatively narrow range, between 1 and 4 kHz.The measurement of acoustic otoemissions (OAE) and more specifically OAE distortion products (DPOAE) provides information on the state of the inner ear, in particular the functionality of the outer hair cells. The recording frequency range can be wider than in routine clinical practice, allowing responses to be recorded at frequencies up to 10 kHz.The aim of this thesis project was to record high-frequency OAEs in a paediatric population in order to obtain a more complete picture of children's hearing. In Study 1, the aim was to evaluate high-frequency hearing in a paediatric ENT population consulting for various reasons and to observe the differences in this measurement according to the type of pathology. The OAE results of children with language delay were then analysed and compared with the other groups in order to better characterise their hearing profile. However, in the absence of available speech and language assessments, the ‘language delay' classification was based on the observations of parents, teachers and health professionals, without making it possible to characterise the disorder precisely in terms of type and severity.Following on from Study 1, we set out to determine whether it was possible to identify auditory differences in a paediatric population characterised in terms of language, in particular using an oral language evaluation battery (ELO), compared with a control population drawn from nursery and primary schools (Study 2). The results showed that it was possible to record physiological responses by measuring DPOAE despite a B tympanogram. The results suggest a relationship between stapedial reflex onset and phonological skills. In our population, children with language disorder had larger amplitudes in DPOAE response than control from schools.