L'identité professionnelle des chargés de maintien du Cap Emploi. Les conditions du maintien en emploi des ''travailleurs handicapés'' en France
Auteur / Autrice : | Thomas Jung |
Direction : | Samuel Julhe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 04/11/2024 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’études sociologiques sur la construction et la reproduction sociales |
Jury : | Président / Présidente : Léa Lima |
Examinateurs / Examinatrices : Caroline Ibos | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud Mias, Anne Revillard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette recherche doctorale, inscrite dans une perspective interactionniste, entend étudier les conditions du maintien en emploi des « travailleurs handicapés » en « milieu ordinaire ». En France, ces derniers et leurs employeurs peuvent effectivement bénéficier d'un accompagnement institutionnel coordonné par les chargés de maintien du réseau Cap Emploi. Cet accompagnement consiste à mettre en œuvre des aménagements raisonnables qui puissent concourir au maintien en emploi de « travailleurs handicapés » disposant de restrictions d'aptitudes. Les entretiens et observations menés au cours de cette recherche permettent de qualifier l'identité professionnelle des chargés de maintien de façon à démontrer les conditions d'application d'un référentiel sectoriel singulier censé décliner une perception socio-environnementale du handicap et de la compensation de celui-ci. Tout d'abord, les chargés de maintien présentent des formes identitaires structurées par la définition de leur mandat que tentent de leur appliquer deux institutions aux intérêts divergents : l'AGEFIPH et CHEOPS. Pourtant, malgré des attributions concurrentes de « référents de parcours » et d'« analystes du travail », les chargés de maintien sont surtout attachés à une éthique du care. À ce titre, ces derniers se positionnent dans leurs accompagnements comme des initiés, à l'interface entre les besoins exprimés par les « travailleurs handicapés » et leurs employeurs. Ces professionnels du Cap Emploi sont alors en mesure de créer les conditions d'un ordre négocié permettant d'orienter les interactions entre employeurs, « travailleurs handicapés », médecins du travail et les fonds d'insertion sur ce qui constitue le caractère raisonnable des aménagements à mettre en œuvre et à subventionner. Cet ordre négocié témoigne pourtant des enjeux de pouvoir au sein des entreprises. Devenir « travailleur handicapé » et voir son poste aménagé à ce titre, illustre surtout de quelle façon les salariés qui présentent une problématique de santé en cours d'emploi doivent composer avec la stigmatisation systémique qui accompagne cette transition identitaire.