L'influence d'un écart perçu soi - autrui dans le changement social en matière de comportements pro-environnementaux
Auteur / Autrice : | Rose Harrington |
Direction : | Michel Streith |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale |
Date : | Soutenance le 20/06/2024 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...) |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Sénémeaud |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Guimond, Armelle Nugier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Peggy Chekroun, Patrick Rateau |
Résumé
Divers rapports de grandes instances scientifiques mettent l'accent sur les conséquences négatives du changement climatique pour la société et la planète (IPCC, 2019, 2022). Ils rapportent aussi le besoin d'un changement social majeur pour y faire face. Beaucoup de travaux en psychologie sociale s'intéressent donc à la motivation des individus à participer dans ce changement social, et à agir de manière pro-environnementale. Ils se focalisent souvent sur deux variables psychosociales : les attitudes personnelles et les normes sociales perçues (Ajzen, 1991 ; Klöckner, 2013). En étudiant ces deux facteurs, les scientifiques regardent majoritairement leurs effets principaux sur les comportements pro-environnementaux. Or, des études récentes montrent que ces deux facteurs peuvent également avoir un effet d'interaction. Certaines études montrent que les comportements ciblés apparaissent le plus souvent lorsque les attitudes et les normes sociales sont congruentes, et sont toutes les deux en faveur du comportement (Acock & Defleur, 1972 ; Fife-Shaw et al., 2011). À l'inverse, d'autres montrent que percevoir une incongruence entre des attitudes favorables à l'action et des normes sociales perçues qui le sont moins, peut également grandement motiver à agir de manière pro-environnementale (Deffuant et al., 2022 ; Khamzina et al., 2021, 2023). Dans cette thèse, nous cherchons à expliquer l'effet de cette incongruence sur les comportements pro-environnementaux. Sur la base des théories de déviance constructive (Packer, 2008 ; Packer & Chasteen, 2010) et des minorités actives (Moscovici et al., 1969 ; Moscovici & Lage, 1976), nous proposons que cet effet d'incongruence sur les comportements pro-environnementaux puisse s'expliquer par la volonté des individus à changer les normes sociales. Six études ont été menées pour mieux comprendre cet effet d'incongruence, et voir si son effet direct positif est médiatisé par la volonté des individus à changer les normes du groupe. Les résultats tendent à montrer, tout d'abord, une absence de relation directe entre cette perception d'incongruence et des intentions ou comportements pro-environnementaux. Puis, même si les résultats sont mixtes, ils suggèrent que son effet indirect via la volonté de changer les normes pourrait davantage jouer un rôle dans la motivation des comportements pro-environnementaux. Ces résultats sont discutés et comparés à d'autres études pour mieux comprendre la place de la perception d'incongruence dans la littérature scientifique sur le changement de comportement. Cette comparaison permet une meilleure compréhension des résultats et fournit une réponse quant à l'utilité théorique et appliquée du modèle.