Développement de la planaire comme modèle simplifié d'études in vivo du système nerveux en toxicologie et écotoxicologie
Auteur / Autrice : | Adorée Lucia Rejo Hanitrinirina |
Direction : | Elsa Bonnafé, Caroline Vignet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Infectiologie, Physiopathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition |
Date : | Soutenance le 19/01/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Toulouse (2023-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biochimie et Toxicologie des Substances Bioactives (Albi ; 2016-....) |
Etablissement de délivrance conjointe : Université Toulouse 3 Paul Sabatier (1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Fourcassié |
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Cadiou | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Laure Bégout Anras, Carole Cossu-Leguille |
Mots clés
Résumé
La planaire d'eau douce, un ver plat, invertébré émerge comme un modèle animal prometteur pour évaluer la toxicité des substances chimiques susceptibles de se retrouver dans l'environnement aquatique. Leur petite taille permet un criblage in vivo à moyen et haut débit de la toxicité. Et leur système nerveux partage les mêmes sous-populations neuronales et les mêmes neurotransmetteurs que le cerveau des mammifères, ce qui en font des outils de dépistage potentiels pour prédire la toxicité de substances neurotoxiques, pour les mammifères. Cette thèse, avait pour objectif de mettre au point des tests in vivo de criblage fonctionnel simple et haut débit permettant de révéler rapidement l'effet de substances neurotoxiques. Nous avons montré la possibilité d'adapter l'usage du PMR (photomotor response), un test comportemental utilisé pour identifier les composés neuroactifs chez le poisson zèbre, à notre modèle d'étude. Puis nous avons montré que le test d'exploration, basé sur l'analyse de la locomotion par suivi du centre de masse (tracking), réalisé dans 24 plaques à 10 000 lux est robuste et fiable pour les études toxicologiques sur les planaires. Les espèces Dugesia japonica et Schmidtea mediterranea sont des modèles sensibles pour le dépistage toxicologique des pesticides organophosphorés (Coumaphos et Chlorpyrifos). Enfin nous avons évalué l'effet d'une exposition aiguë à la nicotine et à l'imidaclopride, deux agonistes des récepteurs nicotiniques à l'acétylcholine. L'exposition à 0,09 à 0,8 mM de nicotine pendant 24 heures a produit des effets biphasiques sur la stéréotypie : les S.mediterranea ont présenté des hyperkinésies de type screw-like et c-shape à T0, et des hypokinésies de type walnut de T1h à 24h. Lors de l'exposition à 0,1 à 1,7 μM d'imidaclopride, les planaires ont en majorité montré un comportement de type sauvage (wildtype) mais des hyperkinésies de type screw-like ont également été observées de façon concentration-dépendante. L'exposition à 0,08 à 0,3 mM de nicotine pendant 24 heures a diminué la mobilité des planaires de manière concentration-dépendante. Alors que 0,01 et 0,01 μM d'imidaclopride ont augmenté la mobilité, puis de 0,3 à 1,92 μM, les planaires se sont comportées comme des contrôles. Au niveau moléculaire, la réduction de la locomotion à 7,8 μM de nicotine a été accompagnée d'une légère surexpression du gène ache2 (codant pour une acetylcholine esterase putative). Et l'augmentation de la motilité à 0,01 μM d'imidaclopride a été accompagnée d'une légère sous expression du gène chat2 (Choline acetyl-transferase putative) et de deux gènes putatifs codant des sous-unités de récepteurs nicotiniques, nicor3 et nicor4. Cette étude contribue au développement de la planaire comme modèle simplifié d'études du système nerveux en (éco)toxicologie.