Micromécanismes de déformation et propriétés en traction de superalliages base nickel monocristallins avancés
Auteur / Autrice : | Benoît Mansoz |
Direction : | Florence Pettinari-Sturmel, Jonathan Cormier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et Génie des Matériaux |
Date : | Soutenance le 16/01/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Toulouse (2023-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Matière (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales (Toulouse ; 1988-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Viguier |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Fivel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Couzinié, Vincent Maurel |
Résumé
La hausse de la température de fonctionnement des turbomachines a nécessité le développement de nouvelles générations de superalliages monocristallins plus résistants à hautes températures. En 40 ans, leur composition chimique a évolué pour incorporer de plus en plus d'éléments réfractaires (Re et Ru). Cependant, cette amélioration des propriétés mécaniques à hautes températures des superalliages s'est accompagnée d'une baisse de la limite d'élasticité à basse températures (T < 700 °C). Ce travail de thèse consiste à étudier le comportement en traction à 650 °C des superalliages base-Ni monocristallins. Pour cela, 17 superalliages monocristallins, issus des différentes générations, ont été testés en traction à 650 °C/5.10-4 s-1 à l'institut Pprime. Cette première étude a permis d'acquérir une riche base de données et a mis en valeur des écarts importants de limite d'élasticité (jusqu'à 300 MPa) entre les alliages de première génération et des alliages plus avancés. Un écrouissage particulièrement important a aussi été observé dans les alliages PWA 1480 (1ère génération) et TMS-238 (6ième génération). Des essais interrompus à 0,5 % et 1 % de déformation plastique ont aussi été réalisés afin de caractériser les micromécanismes de déformation par microscopie électronique en transmission au CEMES. Ces analyses ont montré que dans la plupart des alliages, la déformation plastique se concentre dans des bandes de glissement et est portée par des paires de dislocations parfaites. À 650 °C, le principal paramètre influençant la limite d'élasticité apparaît être le passage de l'interface y/y'. Ce paramètre dépend principalement de l'énergie de paroi d'antiphase de la phase y. Cette énergie de faute a été estimée à l'aide de modèles calculatoires dans les 17 alliages testés et mesuré expérimentalement dans le superalliage TROPEA. Il en ressort que les alliages avec les meilleures limites d'élasticité sont aussi ceux avec les plus hautes énergies de paroi d'antiphase et sont ceux avec les concentrations les plus élevées en Ta et Ti. Ces deux éléments sont en général présents en quantité plus importante dans les superalliages de 1ère génération, d'où leur meilleure limite d'élasticité à 650 °C. La concentration élevée en Re et en Ru de certains superalliages avancés n'a que peu d'influence sur la limite d'élasticité, ces éléments se plaçant préférentiellement dans la matrice. Cependant, dans le cas du TMS-238, la concentration élevée en Re et en Ru induit une faible largeur de couloir et un misfit important. Ces éléments limitent la mobilité des dislocations parfaites et, combinés à une énergie de faute d'empilement basse, favorisent un mouvement décorrélé des partielles de Shockley. L'écrouissage observé durant les essais de tractions résulte de cette faible mobilité des dislocations dans la phase y.