Thèse soutenue

La fabrique de l'information locale à l'aune des plateformes socio-numériques

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Auteur / Autrice : Catherine Quiroga Cortes
Direction : Franck BousquetSylvie Bourdin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 11/01/2024
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de délivrance conjointe : Université Toulouse 3 Paul Sabatier (1969-....)
Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales (Toulouse ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Le Cam
Examinateurs / Examinatrices : Clément Mabi
Rapporteurs / Rapporteuses : Roselyne Ringoot, Nathalie Pignard-Cheynel

Résumé

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Cette thèse s'intéresse au processus de production de l'information journalistique à l'échelle locale et à l'aune des plateformes socio-numériques. La production de l'information journalistique est ici considérée en tant qu'une pratique socio-discursive pouvant être investie par des acteurs situés au-delà du groupe professionnel journalistique. Ce travail interroge les modalités d'intervention des réseaux socio-numériques (RSN) dans la fabrique de l'information locale et leurs incidences sur les dynamiques relationnelles qui l'animent. Afin d'ouvrir la boîte noire de la fabrique de l'information locale nous nous appuyons sur l'analyse de controverses. Dès lors qu'elles se déploient dans un contexte territorial, les controverses offrent aux chercheur.es un cadre spatio-temporel plus ou moins bien circonscrit. Nous construisons ainsi une démarche méthodologique hybride inspirée de la cartographie des controverses et menons une étude comparative de deux controverses déployées autour de projets d'aménagement du territoire : un parc éolien offshore et la construction du centre logistique d'un géant de l'e-commerce. L'hybridité de la démarche concerne tant la collecte de données empiriques (30 entretiens semi-directifs, près de 1500 articles de presse, + de 5000 tweets et publications Facebook, observations menées hors et en ligne, recueil de documentation) que les méthodes analytiques (codage thématique inductif, analyse textométrique, reconstitution de la trajectoire des controverses). Notre étude démontre que Facebook généralise l'accès à la fabrique de l'information dans la mesure où elle habilite les utilisateurs à exercer des pratiques qui s'inscrivent dans le processus de production et mise en circulation d'information. Néanmoins, notre travail pointe également les importantes contraintes qui pèsent sur les utilisateurs qui investissent les arènes socio-numériques, souvent méconnues ou mal comprises par de nombreux utilisateurs. La pluralité des modalités d'investissement desdites plateformes met en évidence d'importantes disparités entre les acteurs impliqués dans les controverses étudiées et dans leurs possibilités de dominer la narrative sur les événements, faits ou problématiques qui les traversent. Enfin, notre étude pointe la centralité des médias régionaux et locaux dans la fabrique de l'information. Si ces derniers sont encore fortement dépendants des RSN pour la distribution de leurs contenus éditoriaux, ils préservent une légitimité symbolique auprès d'une audience étendue dans leurs territoires d'édition.