Thèse soutenue

Vers une maitrise génétique des faibles teneurs en isoflavones des cotylédons de la graine de soja destinée à l'alimentation humaine

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Auteur / Autrice : Jean Brustel
Direction : Monique Berger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement des plantes, interactions biotiques et abiotiques
Date : Soutenance le 17/12/2024
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiologie, Pathologie et Génétique Végétales (Toulouse ; 2016-....)
Établissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national polytechnique (Toulouse ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Richard Berthomé
Examinateurs / Examinatrices : Monique Berger, Julia Buitink, Eric Ziemons, Jane Hubert, Frédéric Violleau
Rapporteurs / Rapporteuses : Julia Buitink, Eric Ziemons

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les isoflavones du soja sont des molécules présentes dans l’alimentation dont les effets complexes sur la santé humaine peuvent être bénéfiques comme délétères selon les circonstances de consommation. Les graines sont décortiquées pour la fabrication d’aliments à base de soja, essentiellement faits à partir des cotylédons. L’accumulation en isoflavones dans cette partie de la graine est spécifique en composition, quantité et dynamique par rapport aux isoflavones des axes embryonnaires. Ainsi, à l’échelle de la graine, les dosages d’isoflavones totales sont d’autant moins représentatifs que l’axe embryonnaire représente 2 à 3% de sa masse mais aussi jusqu’à 30% des isoflavones totales. Le but de ce travail de thèse a été de développer les outils nécessaires pour la sélection afin de sélectionner des variétés de soja spécifiques appauvries en isoflavones dans leurs cotylédons sans impacter celles des axes embryonnaires car ayant un rôle clé dans la signalisation de mise en place de la symbiose fixatrice d’azote. La spectroscopie proche infrarouge à partir des spectres des graines entières a été étudiée comme moyen de phénotypage haut débit non destructif de la teneur en isoflavones des cotylédons. Grâce à l’’utilisation d’un prétraitement des spectres et d’un paramétrage des modèles adapté, les performances en prédiction sont aujourd’hui suffisantes pour quantifier les teneurs dans les cotylédons et caractériser efficacement la composition en isoflavone des deux fractions de la graine. Le travail réalisé permet d’envisager l’étape de transfert de la méthode sur le terrain, bien qu’il reste un travail complémentaire à faire pour la prédiction des teneurs des axes embryonnaires. Dans un second temps, les effets de l’interaction génotype x environnement sur les teneurs en isoflavones des compartiments de la graine ont été étudiés. Ces interactions s’expliquent en grande partie par le groupe de maturité des génotypes. La caractérisation des conditions environnementales par des facteurs phénoclimatiques a mis en évidence des influences et des périodes de sensibilité contrastées entre les cotylédons et les axes embryonnaires. Notamment, les vagues de chaleur lors de la fin de l’embryogénèse inhibent spécifiquement les isoflavones des axes embryonnaires tandis que les basses températures lors de la maturation des graines en fin de cycle stimulent les teneurs dans les cotylédons. Cette approche écophysiologique a également mis en évidence une base génétique commune au déterminisme des deux parties de la graine une fois ces décalages pris en compte. Elle a aussi montré l’intérêt d’intégrer des facteurs phénoclimatiques pour mieux comprendre et décomposer les interactions génotypes-environnement. Enfin, la recherche de QTLs spécifiques aux isoflavones du cotylédon utilisables pour intégrer ce trait dans des programmes de sélection assistée par marqueurs a été réalisée via deux croisements entre variétés à teneurs moyennes sur un parent récurrent à faible teneur (dispositif de type NAM). Environ 5000 marqueurs SNP ont été génotypés sur (350 à 400 lignées RILs) de la génération F4 de ces populations et les niveaux en isoflavones ont été phénotypés sur les récoltes de la génération F5 sur deux lieux d’essai, par spectroscopie NIRS associée à l’analyse HPLC (10% des échantillons). Une vingtaine de marqueurs significativement associés ont permis d’identifier des régions chromosomiques d’intérêt, dont 5 contenant des gènes décrits dans la voie de biosynthèse des isoflavones. Ce travail ouvre la voie à une application vers la sélection assistée par marqueurs de la réduction de la teneur en isoflavones dans les cotylédons, ainsi que de nombreuses pistes à explorer pour comprendre la régulation différentiée de la teneur et composition en isoflavones de ces deux compartiments.