Comprendre les propriétés mécaniques du lin pour les composites de demain : étude micro-numérique de l'impact des défauts sur les fibres élémentaires et mise en oeuvre d'un renfort fibres longues pour l'impression 3D
Auteur / Autrice : | Delphine Quereilhac |
Direction : | Pierre Ouagne, Emmanuel De Luycker |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie mécanique, mécanique des matériaux |
Date : | Soutenance le 28/11/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Toulouse (2023-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Génie de Production (Tarbes ; 1989-....) |
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national polytechnique (Toulouse ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Sofiane Guessasma |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Ouagne, Emmanuel De Luycker, Sofiane Guessasma, Chung Hae Park, Olivier Dalverny, Svetlana Terekhina | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Placet, Karine Charlet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le contexte environnemental actuel en Europe et en particulier la politique du « green deal » encourage à utiliser le maximum de ressources durables. Ainsi ces dernières années, les renforts composites constitués à partir de fibres végétales ont gagné en visibilité et en emprise sur le marché. En 2020, l’Institut Nova estimait la production européenne de composite biosourcés à 480 000 tonnes, parmi lesquels les composites renforcés par des fibres végétales (hors bois), représentaient près de 9% de ce tonnage. Différents types de fibres végétales sont utilisées comme des alternatives intéressantes aux fibres synthétiques. Parmi elles, le lin se révèle être un choix prédominant, car ses remarquables propriétés mécaniques et en particulier son module élastique, se rapprochent fortement de celles de la fibre de verre majoritairement employée aujourd’hui. Une analyse de cycle de vie a souligné les avantages environnementaux en comparaison avec les fibres de verre, sans compter que c’est un matériau majoritairement produit localement en Europe. Cependant, leur utilisation a une échelle plus large, pour des produits semi-structurels par exemple, est entravée par plusieurs facteurs dont la difficulté de prédire une qualité et donc des performances mécaniques stables, ainsi qu’une mise en œuvre composite encore partiellement exploitée. C’est dans ce contexte que le projet ANR FLOEME s’inscrit, pour Exploring the defects generated by flax fibre processing from field to composite industry 4.0 : an integrative approach to optimise long fibre 3D printing. Le projet a commencé en 2021 et implique 6 partenaires (les laboratoires de recherche LGP Tarbes, Université de Bretagne Sud Lorient, INRAE BIA Nantes, LEM3 Metz, CIMAP Alençon, ainsi que le partenaire industriel Van Robaeys Frères). Tout d’abord, la thèse s’est concentrée sur la caractérisation à échelle microscopique des défauts de type kink-bands. La littérature a démontré qu’ils apportaient une désorganisation de l’ultrastructure de la fibre, et en particulier de la couche appelée S2 (G) qui représente 80% de la section de la fibre et lui confère une grande partie de ses propriétés mécaniques. Grace à des scans de tomographie rayons X réalisés au Synchrotron SOLEIL sur la ligne de lumière Anatomix, de nouvelles images des pores générés au niveau des défauts ont été acquises. L’analyse du placement et de la morphologie des pores a permis de faire le lien entre leur présence et la couche S2 (G), montrant qu’ils étaient situés à l’interface de deux couches de microfibrille de cellulose. Ces mêmes images reconstruites en 3D ont ensuite été maillées pour effectuer une analyse Élément Finis. En incorporant un modèle linéaire élastique isotrope, un déplacement de tension a été imposé dans la longueur de la fibre afin de mettre en évidence l’impact des pores sur la réponse mécanique de la fibre. Il est apparu que les défauts concentrent fortement les contraintes localement, et sont donc un lieu privilégié pour l’amorce d’une fissure, et potentiellement la propagation d’une rupture à l’échelle composite.