Thèse soutenue

Évaluation des performances de procédés de séparation pour l'élimination des asphaltènes et des hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans une huile aromatique en vue de son recyclage

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Auteur / Autrice : Eva Durand
Direction : Séverine CamyHélène Roux-De BalmannJean-François Potin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie des Procédés et de l'Environnement
Date : Soutenance le 13/12/2024
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie chimique (Toulouse ; 1992-....)
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national polytechnique (Toulouse ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Christelle Crampon
Examinateurs / Examinatrices : Séverine Camy, Hélène Roux-De Balmann, Jean-François Potin, Christelle Crampon, Régis Philippe
Rapporteurs / Rapporteuses : Christelle Crampon, Sabine Rode

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au cours du procédé de fabrication des disques de freins aéronautiques, les industriels utilisent une huile aromatique qui se charge en divers composés chimiques et perd progressivement ses propriétés d’intérêt. Après plusieurs cycles d’utilisation, elle est alors évacuée et incinérée, ce qui représente une empreinte carbone non-négligeable ainsi que des coûts de consommation importants. L’objectif de ce projet est donc de proposer un procédé permettant le traitement de l’huile en vue de son recyclage.En premier lieu, plusieurs méthodes ont été développées afin de caractériser l’huile à divers stades de pollution. D'une part, des analyses par chromatographie gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse ont permis de détecter la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), solubilisés dans l’huile. D’autre part, des mesures de viscosité ont mis en évidence l’augmentation continue de ce paramètre au cours de la pollution l’huile. Cet accroissement s’est avéré être principalement dû à l’accumulation d’un autre type de composés, des asphaltènes, présents en suspension dans le milieu. La concentration de ces objets a été déterminée à partir d’extraits secs. La mise en œuvre de diffusion par rayons X aux petits angles (SAXS) a par ailleurs permis de déterminer la taille de ces nanoobjets.Compte tenu des caractéristiques distinctes des deux catégories de polluants, divers procédés de séparation ont été sélectionnés. Pour la séparation des asphaltènes, la mise en œuvre d’une filtration membranaire (ultrafiltration) ou d’un couplage précipitation - microfiltration a été envisagée. En ce qui concerne l’élimination des HAP, la filtration membranaire (nanofiltration), la distillation sous vide et l’extraction par CO2 supercritique ont été ciblées. Pour réaliser ces études, une approche méthodologique a été proposée, couplant essais expérimentaux, modélisation thermodynamique et simulation numérique pour l’extraction au CO2 supercritique et la distillation. La filtration membranaire a, quant à elle, été étudiée expérimentalement et à diverses échelles.Les essais de filtration membranaire ont montré la possibilité de retenir les asphaltènes par la mise en œuvre d’ultrafiltration. Cependant, il convient de trouver les paramètres opératoires permettant d’atteindre des performances acceptables à l’échelle industrielle (seuil de filtration, conditions de pression et température, stade de pollution de l’huile…). La précipitation des asphaltènes avant filtration peut également être envisagée pour faciliter leur séparation. Les résultats montrent que la mise en contact de l’huile avec un alcane de type n-heptane permet la formation de précipités, séparables ensuite par microfiltration.En ce qui concerne la séparation des HAP, les résultats de simulation prévoient une séparation efficace de ces composés par distillation sous vide. En effet, pour une huile polluée composée de 5% massique en HAP, ce procédé permet l’obtention d’une huile régénérée avec une teneur inférieure à 1%. L’extraction au CO2 supercritique s’avère également prometteuse pour réaliser cette séparation. L’étude souligne cependant une faible solubilité des HAP les plus lourds dans ce solvant, ce qui devra être considéré si ce procédé est choisi. 60% des HAP contenus dans l’huile polluée sont tout de même extraits par le CO2 dans les conditions étudiées. Enfin, quel que soit le seuil de filtration mis en œuvre, y compris la nanofiltration, la séparation membranaire ne permet pas l’élimination des HAP.