Thèse soutenue

Approche objet pour la détection, le suivi et la prévision à très courte échéance des systèmes convectifs de mésoéchelle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Gabriel Arnould
Direction : Thibaut MontmerleLucie Rottner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océan, Atmosphère, Climat
Date : Soutenance le 22/10/2024
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre national de recherches météorologiques (France)
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national polytechnique (Toulouse ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Cécile Mallet
Examinateurs / Examinatrices : Thibaut Montmerle, Lucie Rottner, Cécile Mallet, Urs Germann, Caroline Jane Muller, Clotilde Augros
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Mallet, Daniel Sempere Torres, Alain Protat

Résumé

FR  |  
EN

Les systèmes convectifs de mésoéchelle (MCSs) peuvent produire des inondations et de violentes rafales de vent. Bien que leur taille dépasse 100 km, leur prévisibilité est limitée par l'instabilité convective. La thèse fournit des clés pour améliorer le suivi et l'anticipation à 6 h des MCSs en France et pour progresser dans la compréhension des processus physiques impliqués. Deux types de données sont utilisées : des observations, radar et satellite, ainsi que les prévisions numériques du modèle AROME à résolution kilométrique. Les MCSs sont identifiés comme des « objets » auxquels sont attachés des attributs sur l’activité convective, la tendance et l’environnement en interaction avec le système. Un réseau de neurones convolutifs U-Net est d'abord mis au point pour identifier les MCSs dans les images exploitées, qu’elles soient observées ou simulées à partir des variables pronostiques d'AROME. Il s'agit des réflectivités radar et de la température de brillance infrarouge mesurée par satellite. Le U-Net est entraîné sur plus de 1200 images annotées à la main. Évaluée sur des scores objectifs et des études de cas, la méthode s’avère plus robuste que des algorithmes moins complexes basés sur un seuillage.Comprendre le cycle de vie des MCSs en France est nécessaire à leur anticipation. Plus de 150 MCSs sont ainsi étudiés sur des situations à enjeux entre 2018 et 2022. La plupart évoluent de mai à octobre, dans une large bande du sud-ouest au nord-est du pays. En moyenne, leur taille suit une évolution parabolique et culmine sur le second tiers du cycle de vie. Il en va de même pour l'activité convective dont le pic est atteint plus tôt. Des simulations AROME, lancées sur les mêmes situations, reproduisent de manière réaliste le cycle de vie des objets observés. Les champs 3D d'AROME sont alors exploités pour comprendre l'influence de l'environnement sur l'évolution des MCSs. Deux méthodes sont employées : (1) calculer les valeurs moyennes ambiantes dans un voisinage de 100 km, (2) tracer des cartes composites annulaires permettant de visualiser des champs moyennés, projetés sur une grille adaptée à la géométrie de chaque objet. Les MCSs se forment généralement dans un environnement dynamique, instable, avec de la convergence en basses couches. Leur déplacement est bien approché par le vent de moyenne troposphère. L'assèchement et le refroidissement des basses couches en amont du système sont principalement responsables de son affaiblissement. Étudiés séparément, les MCSs méditerranéens quasi-stationnaires sont pilotés par le flux chaud et humide de basses couches qui tend à s'affaiblir à la fin du cycle de vie.La dernière partie de la thèse mesure l’apport des modèles numériques. À Météo-France, la configuration AROME-PI met à jour toutes les heures les prévisions de la chaîne de production AROME par assimilation des dernières observations, principalement issues du radar. Les scores « objet » calculés par rapport aux MCSs observés montrent que, lorsqu’un MCS est effectivement présent dans l'ébauche AROME, AROME-PI en corrige efficacement les erreurs de localisation. Par ailleurs, le dernier réseau AROME-PI disponible n’est pas toujours le plus performant. Cependant, l'extrapolation linéaire des objets observés reste meilleure que la prévision numérique jusqu’à près de 4 h d'échéance. Sur cette période, la stratégie d’anticipation la plus pertinente repose donc sur l’extrapolation et la tendance des attributs de l’objet, éventuellement complétée par des données de prévision numérique pour décrire l’environnement et anticiper l’activité convective. Au-delà de 4 h, la prévision numérique devient indispensable et les ensembles constitués des prévisions de réseaux successifs AROME-PI valides aux mêmes instants permettent d’estimer la probabilité d'occurrence du phénomène. Des méthodes concrètes basées sur une synergie observation-prévision numérique sont détaillées à la fin du mémoire.