Thèse soutenue

Jugements d'Acceptabilité et Attributions Négatives concernant des personnes fictives diagnostiquées d'un cancer et consommatrices de tabac ou d'alcool - Approche multifactorielle auprès de la population générale et des professionnel-le-s de santé

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Auteur / Autrice : Camille Auriol
Direction : Patrick RaynalNicole Cantisano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 26/03/2024
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Établissement délivrant conjointement le doctorat : Université Toulouse - Jean Jaurès (1970-....)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches en psychopathologie et psychologie de la santé (Toulouse ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Thémis Apostolidis
Examinateurs / Examinatrices : Déborah Loyal
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicole Rascle

Résumé

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Contexte : Les personnes diagnostiqué·e·s de cancers (e.g., poumon, foie…) connus pour être associés à des facteurs de risque comportementaux évitables, tels que les consommations de tabac et d’alcool, se sentiraient stigmatisé·e·s. Cette stigmatisation engendrerait une accumulation de conséquences dramatiques en matière de santé mentale et physique. L’objectif principal de cette recherche était d’identifier, grâce à l’étude des jugements d’acceptabilité et des attributions négatives, quels facteurs pourraient influencer la stigmatisation perpétrée.Méthodes : Les deux premières études se sont appuyées sur une méthode expérimentale permettant d'identifier les variables impliquées dans le jugement, basée sur la combinaison exhaustive de facteurs donnant lieu à un ensemble de scénarios évalués par les participant·e·s. Les scénarios mettaient en œuvre des facteurs susceptibles d’influencer la perception qu’ont les participant·e·s d’un personnage féminin atteint d’un cancer du poumon, pour la première étude, et d’un cancer colorectal pour la seconde étude. Les facteurs comprenaient ses habitudes de consommation, son comportement de consommation post-diagnostic, le type de diagnostic/pronostic reçu, ainsi que le type d’activité physique pratiquée. Pour les deux études, les recueils de données se sont faits en présentiel et deux échantillons différents ont été étudiés : 132 personnes du « tout-venant » et 126 professionnel·le·s de santé. La méthode de la troisième étude a été conçue sur l’unique facteur : Niveau Socio-Économique (NSE). Trois scénarios décrivant un personnage féminin ayant une consommation d’alcool élevée, un cancer du foie et un NSE faible, moyen ou élevé ont été établis. Le recueil de données s’est fait sur internet et l’échantillon était composé de 991 participant·e·s, qui ont été assigné·e·s au hasard à l'une des trois conditions expérimentales et ont répondu à des questionnaires évaluant les attitudes négatives envers le personnage, à l'aide de quatre échelles : « Attributions négatives envers les personnes ayant des problèmes de santé », « Causalité du cancer », « Contrôle de la consommation d'alcool » et « Réticence à adopter un comportement d’aide ». Résultats : Pour les deux premières études, l’ensemble des facteurs a influencé les jugements d’acceptabilité, et ce, dans les deux échantillons. Le facteur « type de diagnostic/pronostic » a eu un effet plus important lors de son interaction avec le comportement post-diagnostic car l'acceptabilité du fait de continuer à consommer, du tabac ou de l’alcool, a été presque doublée lorsque le personnage souffrait d'un cancer, du poumon ou colorectal, à un stade avancé plutôt qu’à un stade précoce. Pour la troisième étude, le scénario décrivant un personnage avec un NSE faible a reçu significativement plus « d'attributions négatives envers les personnes ayant des problèmes de santé » que le personnage avec un NSE moyen ou élevé.Conclusion : Les résultats des deux premières études pourraient permettre d'identifier, dès le diagnostic, les personnes les plus à risque d'être stigmatisées, afin de réduire l'impact de la stigmatisation à leur égard. Le profil des personnes les plus à risque d’être stigmatisées pourrait être : une personne de nature sédentaire, ayant reçu un diagnostic de cancer à un stade précoce, qui avait une forte consommation de tabac ou d’alcool avant le diagnostic et qui maintient cette consommation après l'annonce du diagnostic. Les résultats de la troisième étude permettent d’identifier que, les personnes ayant une consommation d’alcool élevée et un diagnostic de cancer du foie recevraient davantage d’attributions négatives si elles ont un faible NSE.