Thèse soutenue

Impact sur des sols agricoles et des plantes de l'irrigation par des effluents textiles traités

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Auteur / Autrice : Sourour Mzahma
Direction : Joëlle DuplayMohamed Hachicha
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'environnement
Date : Soutenance le 22/02/2024
Etablissement(s) : Strasbourg en cotutelle avec Faculté des sciences de Bizerte (Tunisie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Sciences de la Terre et Environnement (Strasbourg ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Terre Environnement (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Gerhard Schäfer
Examinateurs / Examinatrices : Zoubeir Bejaoui, Yann Lucas
Rapporteurs / Rapporteuses : Noureddine Hamdi, Fayçal Ounaies

Résumé

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L’industrie textile est la plus polluante de tous les secteurs industriels. Ce secteur n’est seulement pas un grand consommateur d’eaux mais rejette aussi d’énormes quantités d’eaux usées chargées en sels, colorants, détergents, métaux lourds, matières organiques dégradables, des agents stabilisants, etc. Le rejet de ces eaux présente des risques pour les hydroécosystèmes, le sol et les plantes. En plus des effets néfastes des effluents textiles non traités sur l’environnement, s’ajoute le problème de la pénurie d’eau qui s’aggrave de plus en plus, la forte demande en eau dans le secteur agricole et le manque de fourrage dans certains pays dans le monde tel que la Tunisie. Dans ce sens, plusieurs procédés ont été développés pour traiter les effluents textiles à savoir l’oxydation chimique, la coagulation chimique, la biodégradation, l’adsorption et les procédés membranaires. Cependant, peu d'études se sont intéressées à l'impact de l'irrigation avec ces effluents traités sur les sols et les végétaux.L’objectif de cette thèse est la réutilisation des effluents textiles traités (ETT) en mettant en évidence des scénarios de valorisation agricole de ces effluents. Le travail consiste à soumettre les effluents secondaires (TB) d’une usine textile Tunisienne à des traitements supplémentaires par ultrafiltration (UF), nanofiltration (NF) et osmose inverse (OI). Etant donnée que les effluents de TB sont caractérisés par une salinité élevée, un scénario de couplage a été envisagé en mélangeant 50/50 (V : V) les eaux de traitement biologique (TB) avec les eaux de puits (S) (TB/S) et les eaux de NF (TB/NF). L'impact de l'irrigation avec ces eaux sur les paramètres physico-chimiques et biologiques d’un sol local et sur la croissance, la composition minérale et l’absorption des ETM chez une plante fourragère : Sesbania bispinosa a été évalué. Une caractérisation physico-chimique des eaux d’irrigation a été réalisée, ainsi qu’une évaluation du potentiel génotoxique des sols irrigués par les ETT.Les résultats indiquent que la qualité des ETT n’est pas stable dans le temps et varie en fonction des procédés de production. Le TB ne répond pas aux exigences de la norme NT 106.03 relative à la réutilisation des eaux usées en agriculture. Ces eaux sont caractérisées par un pH, CE et des teneurs en Na+, Cl- et SO42- élevées. Bien que les membranes NF et OI réduisent efficacement la salinité et les teneurs en ces éléments, et ne présentent pas de risque sur le sol et les plantes avec l’absence de pouvoir génotoxique des sols sur les plantes, ces techniques produisent des rejets hydriques plus concentrés. Par conséquent, le couplage des eaux de TB avec les eaux de puits constitue la meilleure alternative pour une valorisation agricole. Ce couplage a permis d’alléger la salinité des eaux de TB en réduisant les teneurs en éléments chimiques tel que Na+, Cl- et SO42-. La réutilisation de ces eaux a des fins agricoles n’a pas montré d’effets négatifs sur la croissance et la nutrition minérale de S.bispinosa, n’a pas présenté de risques sur la qualité physico-chimique du sol et a contribué à une amélioration de l’activité enzymatique dans le sol.Le couplage des eaux constitue donc une option de valorisation. C’est une solution simple et peu coûteuse qui, d’une part, aide à pallier le manque d’eau et, d’autre part, réduit les quantités d’eau rejetées dans l’environnement par les industries textiles.