Thèse soutenue

Évaluation par l’analyse du cycle de vie de l’impact des pesticides utilisés dans les méthodes chimiques de protection phytosanitaire en cacaoculture en Côte d’Ivoire

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Auteur / Autrice : Soro Adama
Direction : Gaetana QuarantaMaurice Millet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie / Sciences de l'environnement
Date : Soutenance le 18/11/2024
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique et chimie-physique (Strasbourg ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (Strasbourg ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Damien Banas
Examinateurs / Examinatrices : Barbara Ernst
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand Laratte, Jérôme Ledauphin

Résumé

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La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 40% des volumes du marché. Mais sa production est confrontée à d’innombrables ravageurs des cacaoyers favorisés par le milieu subéquatorial et tropical humide propice aux ennemis du cacaoyer (maladies, ravageurs, mauvaises herbes). La principale stratégie de riposte retenue est la lutte chimique dans le cadre du programme 2QC (Qualité, Quantité, Croissance) du Conseil Café-Cacao (CCC), mais aussi sur initiative personnelle des producteurs. Mais cette approche n’est pas sans conséquences sur les milieux terrestres et aquatiques. Pour évaluer les différents impacts potentiels, une double approche analytique et par l’ACV a été mise en œuvre pour la présente étude. Ainsi, les analyses sur 22 molécules ont permis de quantifier les résidus de pesticides dans les quatre matrices cacao, sol, eau souterraine et eau de surface. Les résultats montrent que l'ensemble des 10 sites présentent une contamination. Les fongicides sont les plus détectés dans les 4 matrices. La pyraclostrobine en est la principale. La forte prévalence des maladies cryptogamiques (provoquant 30% voire 40% de pertes de récoltes) explique leurs usages. Dans les eaux de surface, en termes de conformité, on note que hormis les molécules interdites, toutes les teneurs en résidus sont inférieures au seuil réglementaire (0,1 μg/L). Dans les eaux souterraines, elles sont inférieures au seuil réglementaire (0,1 μg/L). Pour les pesticides totaux par site, ils sont tous inférieurs au seuil de référence de 0,5 µg/L. Dans le cacao, pour la LMR spécifique (0,1 mg/Kg), la concentration de la pyraclostrobine (0,13 mg/kg) est dans les limites de conformité. La concentration du diméthomorphe (0,056 mg/kg, avec LMR= 0,05 mg/kg est également dans les limites de conformité, en tenant compte des incertitudes analytiques pour ces molécules. Dans les sols, les résidus les plus fréquemment rencontrés sont le thiaclopride, l'imidaclopride et la pyraclostrobine sur tous les sites (FD=100%). Il a été observé que certaines molécules systémiques (thiaméthoxame, thiaclopride, imidaclopride) peuvent être absorbées depuis le sol et atteindre par translocation différentes parties des cacaoyers et des cultures associées. Après la première phase d’études analytiques pour les quantifications des concentrations des résidus, la démarche de l’ACV a été mise en œuvre pour évaluer les performances environnementales des pratiques de protection phytosanitaire. Elle a permis de mettre en évidence l’importance relative des impacts d’écotoxicité qui sont associés aux différentes molécules et de mettre exergue les conséquences négatives de ces usages qui affectent l’environnement du bassin de cacaoculture autant dans les sols que dans l’eau. À l’issue de cette double approche, il en ressort qu’elles ont révélé des impacts qui amènent à s’interroger sur le choix de la stratégie de lutte chimique. De ce fait, il est important qu’un plan soit conçu pour réduire les usages de ces pesticides et promouvoir les alternatives plus écologiquement vertueuses pour une production durable de cacao en Côte d’Ivoire.