De l'histoire des corporations au corporatisme (1830-1945) : évolutions méthodologiques et recompositions idéologiques chez les histoires du droit de l'espace francophone
| Auteur / Autrice : | Joseph Mann |
| Direction : | Raphaël Eckert |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sciences juridiques - Histoire du droit et des institutions |
| Date : | Soutenance le 21/11/2024 |
| Etablissement(s) : | Strasbourg |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences juridiques (Strasbourg ; 1992-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Droit, religion, entreprise et société (Strasbourg) |
| Jury : | Président / Présidente : Emanuele Conte |
| Examinateurs / Examinatrices : Céline Pauthier, Jeanne-Marie Tuffery-Andrieu | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Halpérin, David Deroussin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'histoire des corporations est habituellement décrite comme le fruit d'une nostalgie contre-révolutionnaire. Il convenait de réévaluer une telle appréciation à la lueur de son émergence, sous la monarchie de Juillet, dans les réseaux libéraux. Elle devrait, à cet aune, être considérée, à l'instar de l'intérêt suscité durant la même période, pour l'histoire des villes et des communes, comme un volet de l'historiographie bourgeoise qui s'amorce alors. Jusqu'au début de l'entre-deux-guerres, l'interprétation libérale de l'histoire des corporations demeure le modèle dominant au sein des facultés de droit. Les travaux d’Émile Lousse et de François Olivier-Martin constituent dans les années trente une rupture avec le libéralisme en se rattachant à une conception autoritaire et corporatiste de l'État. Si les auteurs de ce courant sont dotés d'une autorité tout à fait sensible dans les facultés de droit, leur influence sur la doctrine reste superficielle. De plus, les études historiques sur la corporation ne semblent pas, sous le régime de Vichy, susciter un intérêt particulier de la part des historiens des facultés de droit ni de celle du régime. Si la monarchie de Juillet avait fait de l'histoire une institution nationale, l'exemple de l'histoire des corporations tend à démontrer que tel ne semble pas avoir été le cas du régime de Vichy.