Défaut de tolérance des lymphocytes B et sa restauration dans les maladies auto-immunes
Auteur / Autrice : | Adrien Mirouse |
Direction : | David Saadoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie moléculaire et cellulaire |
Date : | Soutenance le 10/12/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Immunologie, immunopathologie, immunothérapie (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Lara Zafrani |
Examinateurs / Examinatrices : Maria de la Encarnacion Mariotti-Ferrandiz | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Mahevas, Laurent Arnaud |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les maladies auto-immunes présentent une incidence croissante et sont associées à une morbi-mortalité conséquente chez une population jeune. Les progrès importants des dernières décennies sur la compréhension de la physiopathologie ont permis l'émergence de nouvelles thérapeutiques ciblées. Cependant, les traitements utilisés actuellement ont un caractère suspensif et visent essentiellement les effecteurs terminaux du système immunitaire. De plus, de nouveaux défis sont apparus dans la prise en charge de l'auto-immunité avec l'apparition d'atteintes d'organes induites par les inhibiteurs de checkpoint immunologique, de plus en plus utilisés dans la prise en charge des patients en cancérologie. De nombreuses données sont en faveur d'un défaut de tolérance centrale lors de l'ontogénie des lymphocytes B, qui persistent au cours de la maladie auto-immune. Une meilleure compréhension des mécanismes de la tolérance des lymphocytes B pourrait permettre de tester des voies thérapeutiques innovantes. Dans le premier travail, nous avons étudié l'impact de l'inhibition de PTPN22 sur la tolérance B centrale dans les maladies auto-immunes. Pour cela, nous avons utilisé un modèle de souris humanisées, allogreffées avec des cellules CD34+ provenant de la moelle osseuse de donneurs sains ou de patients avec une polyarthrite rhumatoïde ou un lupus systémique. Nous avons montré que notre modèle permettait de retrouver les défauts de tolérance B centrale identifiés chez les patients. Une stratégie d'inhibition de PTPN22 par injection biquotidienne permettait de restaurer une tolérance B centrale efficace, évaluée par le taux de lymphocytes B transitionnels polyréactifs. Nous avons mis en évidence que cette restauration de tolérance était associée à une modification du répertoire des chaines lourdes et légères du récepteur BCR. L'étude de transcriptomique a permis de mettre en évidence une majoration de l'édition du récepteur du lymphocyte B ainsi qu'une diminution de la signature interféron au niveau central. Dans le second travail, nous nous sommes intéressés à l'étude de la tolérance centrale et périphérique des lymphocytes B chez les patients traités par inhibiteur de checkpoint immunologique et qui développaient des réactions auto-immunes. Nous avons pu mettre en évidence que les inhibiteurs de CTLA-4 étaient seuls responsables de l'induction d'un défaut de tolérance périphérique avec une majoration de la fréquence de lymphocytes B matures naïfs auto-réactifs. Ce rôle de CTLA-4 dans la tolérance périphérique a été confirmé dans un modèle murin, permettant de mieux comprendre les mécanismes de tolérance périphérique. Nous avons également identifié que certaines manifestations auto-immunes induites plus rarement comme le diabète de type I étaient liées à un défaut de tolérance centrale, probablement préexistant au traitement et révélé par celui-ci.