Catalyseurs moléculaires pour la réduction du dioxyde de carbone
Auteur / Autrice : | Iulia Cocosila |
Direction : | Marc Fontecave, Yun Xu-Li |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie Moléculaire |
Date : | Soutenance le 25/11/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Chimie moléculaire de Paris centre (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de chimie des processus biologiques (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sébastien Blanchard |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Duboc | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabrice Odobel, Ariane Jalila Simaan |
Mots clés
Résumé
La réduction du dioxyde de carbone en composés organiques énergétiquement denses est devenue une réaction cible majeure dans le domaine de la chimie pour les nouvelles technologies énergétiques. Cela pourrait offrir une opportunité de faire du CO2 une source de carbone alternative aux matières premières fossiles et de stocker l'énergie intermittente sous forme de molécules stables (stockage chimique). L'énergie nécessaire pour conduire la réaction peut être fournie par de l'électricité à faible teneur en carbone ou directement par l'énergie solaireCette thèse se concentre sur le développement et l'étude de nouveaux catalyseurs moléculaires afin de faciliter la réduction du CO2. Ce travail implique la synthèse organique et organométallique et la caractérisation des complexes organométalliques, mais aussi une approche biochimique avec la reconstitution et la caractérisation de protéines afin de développer des enzymes artificielles. Les activités des catalyseurs élaborés pour la réduction du CO2 ont été étudiés par photochimie ou par électrochimie, dans des systèmes homogènes et des études photophysiques et mécanistiques ont été réalisées. Premièrement, la photoréduction du CO2 catalysée par une série de 11 complexes métalliques-salophène, basés sur des ligands salophène fonctionnalisés de diverses manières, a été étudiée en utilisant un photosensibilisateur à base de cuivre, [CuI(bathocupoine)(xantphos)], pour la capture de la lumière. Cela constitue l'un des rares systèmes actuellement disponibles, entièrement composés d'éléments abondants sur Terre, pour une réduction efficace du CO2 activée par la lumière visible. En utilisant le 1,3-diméthyl-2-phényl-2,3-dihydro-1H-benzo[d]imidazole (BIH) comme réducteur sacrificiel dans une solution d'acétonitrile/triéthanolamine, un nombre maximal de turnovers pour la production de CO (TONCOMAX) de 900-1600, une fréquence initiale maximale de turnover de 1300-1700 h-1 (TOFCO) avec une sélectivité (SelCO) CO:H2 de 93-96 %, et un rendement quantique élevé de 12-15 % (à 420 nm) ont été obtenus avec des complexes à base de Fe. Enfin, des études photophysiques approfondies couplées à des calculs DFT ont permis de suivre les intermédiaires réactionnels et de fournir une meilleure compréhension du mécanisme de la réaction catalytique. Dans un deuxième temps, l'objectif est de développer des CO2-réductases artificielles, photochimiquement actives dans un système aqueux sans métaux nobles, composées de complexes de salophènes au sein de la protéine apo de l'hème oxygénase (HmuO). Plusieurs protéines HmuO-M-Salophènes ont été reconstituées et leur propriétés catalytiques ont été étudiées en utilisant un photosensibilisateur à base de Cu soluble dans l'eau nommé ici CuPS-SO3 et l'ascorbate comme réducteur sacrificiel dans une solution tampon phosphate (KH2PO4 0,5 M) à pH = 6,65. Les protéines reconstituées avec du Co ont montré une activité catalytique, ce qui nous a permis d'obtenir avec HmuO-CoII(L5) un nombre maximal de turnovers pour la production de CO (TONCOMAX) de 168, une vitesse initiale maximale de 423 h-1 (TOFCO) avec une sélectivité de 100 % pour le CO, et un rendement quantique de 0,22 % (à 400 nm). Dans un dernier temps, un nouveau catalyseur incorporant un motif de liquide ionique (1-Methylimidazole) sur le ligand bipyridine d'un catalyseur bien connu Cp*Rh(Bpy), afin que celui-ci se trouve sur la deuxième sphère de coordination du métal, a été synthétisé et son activité pour l'électro-réduction du CO2 en formiate a été étudiée. Finalement, le complexe Rh(L5)(PF6)2 s'est révélé peu efficace pour la conversion du CO₂, en revanche nous avons pu observer une stabilisation accrue de l'intermédiaire hydrure RhIII-H du complexe. Cette stabilisation permettrait d'accélérer la décomposition de l'acide formique afin de produire du H2.