Thèse soutenue

Étude des mécanismes qui pilotent les variations du flux de chaleur latente à petite échelle dans le Nord-Ouest de l'Atlantique Tropical

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Auteur / Autrice : Pablo Fernández
Direction : Sabrina Speich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Instrumentation, télédétection, observation et techniques spatiales pour l'océan, l'atmosphère et le climat
Date : Soutenance le 29/11/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie dynamique (Palaiseau ; 1968-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Reverdin
Examinateurs / Examinatrices : Andrea Doglioli
Rapporteurs / Rapporteuses : Meghan Cronin, Karen Heywood

Résumé

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L'océan et l'atmosphère sont deux composantes essentielles du système climatique, influençant le stockage, la redistribution et l'échange de chaleur. Les échanges de chaleur entre l'air et la mer se classifient en flux radiatifs et turbulents. Les flux radiatifs proviennent des ondes électromagnétiques, tandis que les flux turbulents résultent du transfert de chaleur dû à des déséquilibres de température ou d'humidité, entraînant un flux de chaleur sensible et un flux de chaleur latente (LHF). Le LHF a un impact significatif sur la formation des nuages, les précipitations et les circulations globales, affectant la dynamique atmosphérique, comme le courant-jet des latitudes moyennes et les cyclones tropicaux. Cette thèse explore comment les fines échelles océaniques, telles que les tourbillons à méso-échelle et les fronts à sous-méso-échelle, influencent le LHF dans l'Atlantique tropical nord-ouest (NWTA) durant l'hiver boréal. Cette région, affectée par le courant chaud du Brésil Nord et le débit de l'Amazone, constitue un cadre naturel pour étudier les interactions air-mer. L'hiver boréal est choisi pour sa stabilité des alizés et la réduction des phénomènes synoptiques, permettant une observation claire des interactions à fine échelle. L'étude utilise trois approches : satellites/réanalyses, observations in situ et simulations couplées à haute résolution. La première partie développe un algorithme linéaire de réduction d'échelle du LHF basé sur la température de surface de la mer (SST) pour intégrer des caractéristiques à fine échelle dans un ensemble de données satellite. Elle révèle que le LHF varie significativement lorsque ces structures SST à échelle fine sont prises en compte, avec une augmentation de 33 % par °C, surtout près de la côte sud-américaine. Les contributions à cette sensibilité sont thermodynamiques (5 % par °C) et dynamiques (28 % par °C), les contributions dynamiques représentant la majorité des changements. La deuxième partie utilise des observations in situ des campagnes EUREC4A-OA/ATOMIC, analysant trois cas où les dispositifs ont traversé le panache de l'Amazone. Les résultats montrent que les vents de surface sont fortement influencés par les structures SST, contribuant de manière substantielle aux variations du LHF, tandis que les courants de surface et le dégagement de chaleur dû aux changements de stratification liés au panache jouent un rôle secondaire. Enfin, la troisième partie emploie une simulation couplée à haute résolution de la NWTA. Bien qu'elle ne parvienne pas à reproduire l'état moyen de l'océan, elle capture la sensibilité du LHF à la SST et aux courants de surface, ainsi que les contributions relatives des facteurs thermodynamiques et dynamiques. Le modèle souligne que la faible relation entre la SST à fine échelle et l'humidité spécifique est un facteur crucial de la variabilité du LHF, établissant également une limite inférieure pour la sensibilité du LHF à la SST à l'échelle sub-méso, non abordée dans les deux premières parties.