Thèse soutenue

Rôle des difficultés économiques et sociales vis-à-vis de la santé mentale au cours de la pandémie de COVID-19

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Auteur / Autrice : Irwin Hecker
Direction : Maria Melchior
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie sociale
Date : Soutenance le 22/10/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Lulla Opatowski-Mezrahi
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Didier Breton
Rapporteurs / Rapporteuses : Ariane Pailhé, Nadia Younes

Résumé

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La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions profondes et multidimensionnelles sur le monde entier, bouleversant non seulement les systèmes de santé, mais aussi les structures économiques, sociales et psychologiques. Les confinements, la distanciation sociale et la peur de la contagion ont mis en lumière les vulnérabilités de nombreux individus et groupes, révélant des disparités déjà existantes. C'est dans ce contexte critique que le projet de thèse s'est développé, visant à examiner la santé mentale durant cette période inédite, en portant une attention particulière aux populations les plus fragiles socio-économiquement. Ce travail s'inscrit dans le cadre du projet européen RESPOND, dont l'un des objectifs principaux est d'identifier les groupes les plus susceptibles d'éprouver des difficultés liées santé mentale, ainsi que du Réseau Doctorale en Santé Publique animé par l'EHESP mettant en relation des doctorants de différentes spécialités afin de développer l'interdisciplinarité. Au cœur de cette recherche se trouve l'interaction complexe entre les conditions de travail, la situation financière des individus et leur bien-être psychologique pendant la pandémie. En utilisant des données pré-pandémiques, l'étude cherche à dissocier l'impact spécifique de ces variables dans le contexte de la crise sanitaire. Les résultats obtenus révèlent que le chômage et les difficultés économiques sont fortement corrélés aux symptômes d'anxiété et de dépression, aggravant ainsi la santé mentale des personnes touchées. Même si les relations exactes entre ces facteurs n'ont pas toujours été clairement établies, des études antérieures ont mis en avant que l'incertitude liée à l'emploi et aux finances a des effets délétères sur la santé des individus. En outre, l'écart en matière de situation sociale, qui influence à la fois la santé physique et mentale, est souvent exacerbé par des comportements de santé inadaptés. Les personnes issues de situations sociales défavorisées ont tendance à adopter des comportements moins sains, en raison de facteurs tels que le stress chronique, les contraintes financières et les influences culturelles. La thèse explore également la relation entre les problèmes de santé mentale et le respect des mesures sanitaires imposées pendant la pandémie. Les résultats indiquent une interaction significative entre la détresse psychologique et le niveau d'éducation, particulièrement chez les hommes. Ce dernier groupe semble aussi plus enclin à adopter des comportements à risque par rapport aux femmes, qui, au contraire, manifestent une tendance plus marquée à suivre les recommandations sanitaires. Cette divergence dans les comportements souligne la nécessité d'une approche différenciée en matière de communication et d'interventions de santé publique. L'importance de l'engagement d'acteurs variés au-delà des seuls chercheurs dans le domaine de la santé mentale est également mise en avant dans ce projet de thèse. L' approche collaborative favorise une dynamique de partage des connaissances et de responsabilité collective, renforçant ainsi la pertinence et l'efficacité des initiatives en santé publique.Cette recherche apporte des éclairages précieux sur les impacts de la pandémie de COVID-19, tout en proposant des recommandations concrètes pour les politiques publiques visant à soutenir la santé mentale durant des crises similaires. Sont mises en lumière les lacunes dans la réponse initiale des organisations internationales et dans la communication gouvernementale, tout en soulignant les disparités au sein des systèmes de santé, ce qui accentue la nécessité de cibler les groupes vulnérables par le biais d'interventions adaptées.