Codage sensoriel dans les populations neuronales fortement corrélées
Auteur / Autrice : | Gabriel Mahuas |
Direction : | Ulisse Ferrari, Thierry Mora |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 16/09/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de la vision (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Georges Debrégeas |
Examinateurs / Examinatrices : Adrienne Fairhall | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Cristina Savin, Tim Gollisch |
Résumé
Les neurones des systèmes sensoriels codent l'information liée aux stimuli qu'ils reçoivent dans leur activité collective. Celle-ci est façonnée par deux sources principales de corrélations. Premièrement, les stimuli naturels tendent à contenir de fortes corrélations spatio-temporelles, qui induisent dans les réponses neuronales ce que l'on appelle des corrélations de stimulus. Deuxièmement, les interactions entre neurones corrèlent également l'activité neuronale. Les neurones biologiques n'étant pas déterministes mais stochastiques et bruités, ces interactions corrèlent le bruit neuronal à travers le réseau et donnent ce que l'on appelle communément des corrélations de bruit.Des corrélations de bruit positives sont observées dans de nombreux systèmes sensoriels, de la rétine au cortex, notamment entre neurones de sensibilités similaires au stimulus.Ceci est en contradiction avec un grand nombre de travaux théoriques, qui suggèrent que des corrélations de bruit et de stimulus de même signe (ici positives) devraient réduire l'information encodée par rapport au cas de bruit non corrélé.Pour étudier cette contradiction, nous avons commencé par développer une approche d'inférence pour les modèles linéaires généralisés qui distingue intrinsèquement entre les corrélations de bruit et de stimulus. Cette approche nous a permis de modéliser avec précision le comportement collectif de cellules ganglionnaires OFF-alpha de la rétine du rat et a montré que le réseau d'interactions sous-jacent aux corrélations de bruit dans les données rétiniennes est robuste à des changements importants dans les statistiques du stimulus.Pour étudier comment l'organisation relative des corrélations de stimulus et de bruit affecte le codage sensoriel, nous avons ensuite développé une approximation à petites corrélations de l'information mutuelle entre le stimulus et la réponse. Cette approximation peut être directement appliquée pour quantifier l'information mutuelle dans les données expérimentales. De plus, notre développement fournit une vision claire de l'impact des corrélations neuronales sur l'information : les corrélations de bruit positives bénéficieront au codage sensoriel non seulement lorsqu'elles s'opposent aux corrélations de stimulus, mais aussi lorsqu'elles sont suffisamment fortes.L'analyse d'enregistrements rétiniens de rat a révélé que les différents régimes détaillés ci-dessus peuvent être exploités par des populations de cellules ganglionnaires OFF-alpha, en fonction des statistiques du stimulus.Nous avons étudié ces effets dans des modèles de larges populations de neurones et avons montré à la fois théoriquement et expérimentalement que des corrélations de bruit positives profitent au codage sensoriel en augmentant l'information encodées sur les détails fins du stimulus.