Thèse soutenue

Rôle de la spatacsin dans le neurodéveloppement : essentiel pour l'homéostasie calcique lysosomale et la fonction des progéniteurs corticaux

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Dominic Samaroo
Direction : Frédéric Darios
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 17/06/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphanie Baulac
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Baffet, Nathalie Spassky
Rapporteur / Rapporteuse : Muriel Rhinn, Mario Pende

Résumé

FR  |  
EN

La paraplégique spastique héréditaire de type 11 (SPG11) est un trouble neurogénétique rare caractérisé par une faiblesse progressive et une spasticité des membres inférieurs, et souvent par une déficience intellectuelle dès l'enfance. SPG11 est causée par des mutations de type perte de fonction dans le gène SPG11 qui code la protéine spatacsine. Quoique traditionnellement considérée comme une maladie neurodégénérative, des découvertes récentes suggèrent que SPG11 a également une composante neurodéveloppementale qui pourrait contribuer à l'étiologie de la maladie. Bien que le rôle subcellulaire précis de la spatacsine reste flou, il a été observé qu'elle est impliquée dans la fonction et le trafic des lysosomes. Cependant, les mécanismes précis par lesquels la perte de spatacsine contribue à la pathologie neurodéveloppementale de SPG11 ne sont pas entièrement compris. Afin d'étudier comment la perte de spatacsine perturbe la formation du cerveau, nous avons utilisé des organoïdes corticaux dérivés de cellules souches pluripotentes induites humaines en trois dimensions, ainsi que des cellules progénitrices neurales dérivées de cellules souches pluripotentes induites humaines. Cela nous a permis d'observer les dysfonctions subcellulaires dues aux mutations SPG11 aux stades les plus précoces de la formation du cortex. Nous avons constaté que la perte de spatacsine entraîne l'accumulation de calcium intralysosomal dans ces cellules progénitrices neurales, et que cette accumulation peut être atténuée en utilisant la molécule ML-SA1, un agoniste du canal calcique lysosomal TRPML1. De plus, nous avons observé plusieurs anomalies dans les organoïdes corticaux SPG11 qui pouvaient être restaurées après un traitement par ML-SA1, notamment : une prolifération réduite, des jonctions serrées apicales diminuées, une dérégulation de la transcription, et une activité anormale de la voie mTORC1. Ces découvertes mettent en évidence le rôle de la dysfonction de la SPG11 dans le développement cortical, due, au moins en partie, à des niveaux élevés de calcium intralysosomal, connus pour jouer un rôle crucial dans les processus de signalisation cellulaire. Cette étude non seulement améliore notre compréhension de la pathologie SPG11, mais met également en évidence des cibles thérapeutiques potentielles pour atténuer ses effets.