Thèse soutenue

Application de méthodes d'intelligence artificielle à l'exploration des troubles métaboliques et endocriniens dans les fonctions reproductives et l'infertilité

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Auteur / Autrice : Guillaume Bachelot
Direction : Antonin LamazièreCharlotte Dupont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Bioinformatique et biologie des systèmes
Date : Soutenance le 24/06/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : Physiologie, physiopathologie et thérapeutique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Saint-Antoine (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Bachelot
Examinateurs / Examinatrices : Nelly Achour-Frydman, Arthur Tenenhaus, Nathalie Chabbert-Buffet
Rapporteurs / Rapporteuses : Geoffroy Robin, Florence Boitrelle

Résumé

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L'infertilité représente un enjeu majeur de santé publique, affectant au moins 50 millions de couples à travers le monde. Les troubles métaboliques jouent un rôle central dans l'infertilité inexpliquée et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ces conditions, souvent liées à des modes de vie modernes, caractérisés par une alimentation inadéquate et un manque d'activité physique, peuvent entraîner des conséquences métaboliques affectant la fertilité. Les approches thérapeutiques visant à améliorer le mode de vie, l'alimentation et l'activité physique pourraient donc être pertinentes seules, ou en complément de l'assistance médicale à la procréation (AMP), dans ces contextes. L'objectif principal de ce travail est d'explorer ces conditions complexes de l'infertilité, difficiles à identifier et à caractériser, dans lesquelles le(s) métabolisme(s) joue(nt) un rôle essentiel dans la physiopathologie. Notre but est de développer des outils diagnostiques et de suivi en utilisant des approches omiques et des méthodes basées sur l'intelligence artificielle, dans le but à plus long terme d'opérer un changement de sémiologie pour les troubles métaboliques et endocriniens de la fertilité. Deux applications ont été menés en parallèles : la première vise à développer un modèle d'apprentissage automatique pour identifier les facteurs nutritionnels et métaboliques liés à l'infertilité inexpliquée, à partir de données du PHRC ALIFERT. Le modèle utilise des profils "couples" et des méthodes d'apprentissage pour distinguer les couples fertiles des infertiles, sur la base d'une signature obtenue à partir d'une sélection de biomarqueurs métaboliques et nutritionnels. La deuxième application se concentre sur la voie de biosynthèse des stéroïdes pour explorer les causes de l'hyperandrogénie chez les femmes, dont le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l'hyperplasie congénitale par bloc en 21-hydroxylase (NC21OHD). Des techniques de modélisation mathématique et des analyses biochimiques par chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS) ont été associées pour simplifier le diagnostic du SOPK, notamment dans le diagnostic différentiel SOPK / NC21OHD. Nous avons montré, à travers deux applications, que le traitement de données hétérogènes par des outils d'intelligence artificielle innovants permettait d'améliorer ou de simplifier l'identification des patients ou des couples infertiles. Ces outils pourraient potentiellement redéfinir l'infertilité inexpliquée à long terme en remettant en question la notion d'absence de diagnostic et en démontrant l'existence d'une composante métabolique importante, réduisant ainsi progressivement la part des situations inexpliquées. Par ailleurs, la nature hétérogène du SOPK imposera l'application de méthodes de modélisation multi-blocs, sophistiquées, en vue d'une meilleure identification des sous-groupes de patientes et de la prise en compte des comorbidités.