Thèse soutenue

The role of NEUROG2 T149 phosphorylation site in the developing human neocortex

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Auteur / Autrice : Julien Pigeon
Direction : Bassem Hassan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 03/05/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Laure Bally-Cuif
Examinateurs / Examinatrices : Elena Taverna, François Guillemot
Rapporteurs / Rapporteuses : Benedikt Berninger, Pierre Vanderhaeghen

Résumé

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Le développement des fonctions cognitives supérieures observée au cours de l'évolution des mammifères, repose sur la capacité des progéniteurs corticaux à augmenter leur production neuronale et ainsi étendre la surface du neocortex. Chez les mammifères dit gyrencéphaliques, où la période de production neuronale est allongée, la régulation du type de division, proliférative ou neurogénique, des progéniteurs corticaux est d'autant plus importante pour garantir l'accumulation de neurones. Dans le télencéphale dorsal, à l'origine du néocortex, c'est l'articulation de la voie de signalisation Notch et du gène proneural Neurogenin2 (NEUROG2) qui contrôle le choix de division. L'expression de NEUROG2 à elle seule étant suffisante pour induire la production de neurones dans le néocortex, sa régulation au niveau génique a déjà fait l'objet d'études approfondies chez la souris. Cependant, de nouveaux travaux démontrent qu'au niveau protéique, les modifications post-traductionnelles peuvent aussi influencer profondément l'activité et la stabilité des protéines. Ainsi, la modulation du site de phosphorylation T149 de NEUROG2 dans le néocortex murin perturbe les proportions de progéniteurs corticaux et les différents sous types de neurones des couches profondes et superficielles qu'ils produisent. Toutefois, il n'est pas connu comment ces régulations pourraient moduler l'activité de NEUROG2 sous des niveaux endogènes et comment cela pourrait affecter le développement du néocortex humain.Nous avons donc supposé que la régulation de l'activité de NEUROG2 via la modulation du site de phosphorylation T149 pourrait réguler la différenciation des progéniteurs corticaux en neurones dans le développement cortical humain.Afin de tester cette hypothèse, nous avons utilisé des organoïdes corticaux issus de la différenciation de cellules iPS génétiquement remodifiées. Nous avons commencé par étudier le rôle de NEUROG2 dans la différenciation neuronale des progéniteurs en induisant la perte d'expression de NEUROG2 grâce aux ciseaux moléculaires CRISPR/Cas9. Nous avons observé une diminution des proportions de neurones à des stades intermédiaire et avancé du développement des organoïdes corticaux. A cela s'ajoute une ventralisation des progéniteurs corticaux via la diminution de l'expression de gènes leur conférant une idendité dorsale et une augmentation de ceux leur conférant une identité ventrale. Ainsi, grâce à la validation du rôle crucial de NEUROG2 dans la neurogénèse corticale chez l'humain, nous avons étudié comment la perte du site de phosphorylation T149 de NEUROG2 via son remplacement par une Alanine, T149A affecte la production neuronale dans le néocortex humain.Pour cela, nous avons combiné de l'imagerie sur cellules vivantes et fixées dont nous avons quantifiés les proportions avec des algorithmes d'apprentissage profond combinées à des techniques de reprogrammtion cellulaire ainsi que du séquencage ARN et de la ChIP pour étudier les propriétés de notre NEUROG2 T149A mutant sur la neurogeneses corticale. Nous avons observé que la mutation T149A homozygote ne change ni l'expression de NEUROG2 dans les cellules de la glie radiaire ni dans les progéniteurs intermédiaires, ni sa capacité à se lier à l'ADN et à activer l'expression de ses gènes cibles. Cependant, nous avons observé que les cellules de la glie radiaire effectuent plus de divisions neurogéniques, produisant donc plus de neurones, aux stades intermédiaire et avancé du développement des organoïdes corticaux. On note d'autre part que ce phénotype s'accompagne d'une augmentation de l'expression des gènes responsables de l'organisation structurale et fonctionnelle du cil des cellules de la glie radiaire. Or, ces gènes sont moins exprimés dans les mutants NEUROG2 KO suggérant un lien fort entre ce cil, NEUROG2, son profil de phosphorylation, et la régulation de la neurogénèse corticale chez l'humain ce qui pourrait donc constituer un potentiel mécanisme moléculaire.