Thèse soutenue

Caractérisation de la réponse émotionnelle à la dyspnée : des corrélats observationnels physio-cliniques à la reconnaissance des expressions faciales

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Auteur / Autrice : Maxens César Decavèle
Direction : Alexandre DemouleThomas Similowski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Bioinformatique et biologie des systèmes
Date : Soutenance le 05/03/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Neurophysiologie respiratoire expérimentale et clinique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Muriel Fartoukh
Examinateurs / Examinatrices : Camille Taillé
Rapporteurs / Rapporteuses : Stefan Matecki, Lise Piquilloud Imboden

Résumé

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Bien pire que la douleur, la dyspnée chez les patients de réanimation placés sous ventilation mécanique est à l'origine d'une souffrance majeure, d'une sensation terrifiante d'asphyxier (mourir asphyxié) sans pouvoir ni la contrôler (powerlessness), ni lui échapper, ni même la signaler aux soignants (helplessness). Elle participe à la survenue du syndrome de stress post-traumatique des patients. L'absence d'attention portée par les soignants à la dyspnée des patients et les difficultés des patients à communiquer avec les soignants leurs symptômes sont à l'origine d'un enjeu de soins crucial, conceptualisé sous le terme « d'invisibilité » de la dyspnée, qui demeure au quotidien une souffrance non-évaluée et non traitée. Cette thèse de science, propose une approche transversale de l'observation de la souffrance respiratoire d'une « autre personne » afin d'apporter des éléments de réponses à la problématique de l'invisibilité de la dyspnée des patients. Une approche pédagogique suggère que le niveau d‘empathie des soignants influence leur capacité à ressentir ce qu'éprouvent les patients et à estimer l'intensité de la dyspnée des patients. Une approche clinique a permis le développement et la validation d'une échelle observationnelle de dyspnée la MV-RDOS permettant de fortement suspecter la dyspnée chez les patients placés sous ventilation mécanique et non-communicant. Enfin, dans une approche fondamentale, ces investigations proposent pour la première fois une description des expressions faciales associées à la dyspnée induite en laboratoire (sujets sains) ainsi qu'une méthode intelligente de reconnaissance faciale automatique des principales expressions faciales de dyspnée. Ces travaux de thèse ouvrent des pistes de développement d'outils de surveillance continue de la souffrance respiratoire des patients de réanimation afin de restaurer la « visibilité » de la dyspnée et mieux la soulager.