Thèse soutenue

Détection et identification de Plasmodium falciparum sur des images microscopiques

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Auteur / Autrice : Idir Aniss Acherar
Direction : Renaud PiarrouxXavier Tannier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science des données
Date : Soutenance le 12/03/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Nadjia Kachenoura
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Coste-Villena
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Houzé, Camille Kurtz

Résumé

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L'utilisation du microscope dans le diagnostic du paludisme est depuis longtemps un outil essentiel pour les professionnels de la santé. Cependant, il existe des défis inhérents à cette méthode, notamment en termes de subjectivité et de variabilité des résultats dus à des facteurs tels que la qualité des frottis sanguins, les variations de coloration et la présence d'artefacts. De plus, l'interprétation des images de frottis sanguins peut varier en fonction de l'expertise de l'opérateur, ce qui souligne la nécessité d'explorer des approches plus objectives et reproductibles pour le diagnostic du paludisme. L'application future de l'apprentissage automatique et profond dans le diagnostic assisté par ordinateur du paludisme soulève une limitation majeure : ces modèles sont généralement validés sur des données de recherche, qui diffèrent considérablement des données cliniques de routine. Pour comprendre véritablement les performances de ces outils dans des contextes réels, il est impératif de les valider sur de vastes ensembles de données cliniques.La validation sur des ensembles de données cliniques revêt une importance capitale pour évaluer la capacité des modèles d'apprentissage automatique et profond à relever les défis spécifiques de la pratique clinique quotidienne. Les données issues de la routine peuvent varier considérable- ment en termes de qualité des frottis, d'images, de variations de coloration et d'artefacts, ce qui peut avoir une incidence sur la performance des modèles. Il est donc essentiel de tester ces modèles sur des ensembles de données cliniques réelles afin d'évaluer leur adaptabilité et leur fiabilité dans des situations concrètes.Dans notre première étude, nous avons créé une base de données d'images annotées, comprenant plus de 60 000 images, pour identifier les globules rouges parasités par Plasmodium falciparum et les composants sanguins non infectés. L'objectif était de garantir une représentation fidèle des conditions diagnostiques afin d'améliorer les performances des systèmes de classification. En contrôlant la diversité des images, nous avons pu améliorer la capacité des modèles à généraliser sur de nouveaux échantillons de patients. À l'aide d'une approche de validation croisée, nous avons évalué différentes architectures de modèles en utilisant notre base de données ainsi que celle mise en ligne par le National Institute of Health (NIH). Nous avons ensuite analysé la capacité des modèles entraînés sur chaque base de données à généraliser et à fournir des prédictions précises sur un ensemble de données cliniques indépendant comprenant des images de frottis sanguins issues de 200 patients différents. Dans notre deuxième étude, nous nous sommes concentrés sur la mesure automatique de la parasitémie, un facteur crucial dans le diagnostic du paludisme, en particulier pour les cas causés par Plasmodium falciparum. Nous avons proposé une méthode automatisée pour estimer la parasitémie en analysant un nombre prédéterminé de champs de frottis sanguins minces. Cette approche automatique standardise la mesure et réduit la subjectivité liée à l'interprétation manuelle. Parallèlement, nous avons identifié les limites des méthodes manuelles traditionnellement utilisées en routine pour mesurer la parasitémie sur les frottis sanguins minces, en raison de la variabilité significative dans l'interprétation et l'analyse microscopique, pouvant entraîner des erreurs et une fiabilité réduite dans le diagnostic.Enfin, nous avons comparé les performances de notre système proposé sur un ensemble de 102 patients. En évaluant sa corrélation avec deux autres méthodes, manuelles et semi-automatiques, nous avons démontré la validité et la fiabilité de notre approche automatique dans l'estimation de la parasitémie.