Thèse soutenue

La guerrière dans l'estampe japonaise aux époques Edo et Meiji (1603 - 1912)

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Auteur / Autrice : Marie Oulés
Direction : Antoine Gournay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 12/12/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l’art et archéologie (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches sur l’Extrême Orient de Paris-Sorbonne (Paris ; 1990-....)
Jury : Président / Présidente : Estelle Leggeri-Bauer
Rapporteurs / Rapporteuses : Marianne Simon-Oikawa, Marie Laureillard

Résumé

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Dès le début de la période Edo, la technique de l'estampe connaît un essor formidable grâce au développement de l'industrie de l'édition. Les artistes expérimentent avec ce médium et multiplient les sujets, allant de la vie quotidienne à la littérature classique en passant par le théâtre, sujets issus de ce que la population nomme « le monde flottant », l'ukiyo. Parmi cette grande diversité de thèmes apparaît un sujet particulier, inspiré par les légendes et l'histoire du Japon : les estampes de guerriers. Et parmi toutes ces figures historiques se trouvent celles des guerrières, personnages peu étudiés et pourtant abondamment représentés.Les artistes de l'estampe font en effet la part belle aux représentations de ces femmes dont les vies mêlent véracité historique et éléments légendaires, ajoutant au vif intérêt que leur porte la population japonaise malgré leur popularité moindre face à celles des portraits de beautés et d'acteurs. C'est notamment grâce au travail des artistes que la guerrière suscite un engouement immuable lors des époques Edo et Meiji. En expérimentant l'art de la gravure sur bois, les artistes composent des scènes grandioses dans lesquelles les guerrières sont au centre de l'action. Personnages principaux d'exploits célébrés dans la tradition orale comme dans la tradition écrite, les guerrières sont représentées dans toute leur gloire dans des portraits, dans des scènes de batailles et dans des illustrations destinées aux livres.Malgré un changement politique radical et une forte modernisation, l'ère Meiji et surtout ses artistes rendent toujours hommage à ces guerrières par l'estampe malgré la forte concurrence de la lithographie et de la photographie. Mélangeant traditions japonaises et techniques occidentales, ces artistes produisent des images de guerrières inédites, à la croisée de l'héritage reçu des enseignements des écoles ukiyo-e et des modèles artistiques importés de l'étranger.La pérennité du sujet de la guerrière et de sa représentation est soutenue par un engouement constant du public et des amateurs d'estampes pour cette figure féminine aux facettes multiples. Tour à tour épouse, concubine, mère, tante, impératrice, noble ou roturière, la guerrière est avant tout une femme prenant part au combat et dont les exploits résonnent encore à notre époque. La population japonaise des époques Edo et Meiji voit en elles et leurs vies, comme dans celles des guerriers, des modèles de vertus telles que le courage, la loyauté ou encore la sagesse. Qu'importe le genre, le rang dans la société ou l'époque durant laquelle elles vécurent, les guerrières sont d'illustres figures historiques dont la représentation aux époques Edo et Meiji témoigne de leur célébrité et de l'estime que leur porte la population japonaise.