Idées de la littérature chez Jean-Paul Sartre : des tensions sans système ?
Auteur / Autrice : | Hiroaki Seki |
Direction : | Jean-François Louette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures françaises |
Date : | Soutenance le 23/03/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Simonet-Tenant |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Baty-Delalande | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Philippe, Grégory Cormann |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le rapport qu'entretient Sartre avec la littérature est loin d'être simple : fasciné et méfiant, illusionné et démystificateur à la fois, il incarne une figure singulière parmi les écrivains et penseurs du XXe siècle en France. Cette étude s'attache à retracer l'évolution nuancée de sa pensée littéraire, depuis sa jeunesse jusqu'à l'« invention » de la littérature engagée, et au-delà, en passant par l'œuvre emblématique qu'est La Nausée. Les nuances de sa réflexion ne se limitent pas à une idée fixe ni au cliché simpliste de l'« écrivain engagé ». En perpétuel dialogue avec les écrivains et critiques littéraires passés et présents, les idées ou conceptions de la littérature chez Sartre se déploient dans une dynamique de tensions et de questionnements. Nous structurons notre analyse en quatre étapes distinctes. La première phase de notre travail se concentre sur le passage du culte romantique de la littérature à la confrontation avec les temps modernes et la modernité littéraire, couvrant la période de l'enfance à la jeunesse de Sartre. Ensuite, nous examinons les liens réciproques entre sa première pensée philosophique et sa conception première de la littérature, en explorant quelques concepts clés (image, langage, vérité, fiction). En troisième lieu, nous proposons une lecture de La Nausée à la lumière du débat entourant la « crise du roman » au début du XXe siècle. Enfin, nous abordons l'impact que la guerre a eu sur la conception sartrienne de la littérature et le paradoxe de l'engagement littéraire. Bien que chaque étape de ce parcours nécessite une évaluation attentive de ses particularités, nous ne négligeons pas pour autant de faire émerger une idée cohérente de la littérature chez Sartre. Nous nous demandons : que reste-t-il de son amour pour la littérature, face aux remises en question constantes auxquelles il soumet l'œuvre littéraire ?