Thèse soutenue

Louis Marin (1871-1960), itinéraire, place et rôle d'un dirigeant des droites françaises du premier vingtième siècle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Éric Freysselinard
Direction : Olivier Dard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 26/04/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Manigand
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Joly, Gilles Richard
Rapporteur / Rapporteuse : François Audigier, Mathias Bernard

Résumé

FR  |  
EN

Louis Marin, passionnément lorrain, ethnologue, défenseur des minorités nationales, déploya une importante carrière universitaire jusqu'à son élection à l'Académie des sciences morales et politiques en 1944. Député de Nancy pendant 46 ans, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle pendant 22 ans, huit fois ministre, il fut président, à partir de 1925, de la Fédération républicaine, à droite de l'échiquier politique. Hostile à l'Allemagne, adversaire des gauches et des loges maçonniques, catholique, libéral et réformateur, proche de François de Wendel, il réussit à transformer son parti en machine de guerre pour faire tomber le Cartel des gauches. Son intransigeance vis-à-vis de l'Allemagne l'isola cependant peu à peu de la classe politique, amenant de nombreux soutiens à l'abandonner comme Georges Pernot, Henri de Kerillis ou Jean Ybarnégaray. En 1940, pendant que ses cadres comme Xavier Vallat ou Philippe Henriot rejoignaient l'État français, il se retrouva presque seul, parmi les parlementaires de droite, à résister à l'occupant allemand. Sa constance idéologique et le rejet des personnalités montantes (Poincaré, Tardieu, de Gaulle) l'amenèrent, quelques années après la guerre, à se replier sur sa vie privée avec sa femme Fernande qui consacra ses vingt dernières années à sauvegarder sa mémoire. Cette thèse dépeint d'abord un homme pétri de contradictions et de fêlures, qui, fils d'un père enfant naturel, avait perdu sa mère à cause des Allemands, et se maria sur le tard avec la femme de sa vie sans avoir d'enfants. Elle analyse aussi la difficulté de la droite à construire son unité aussi bien pour des raisons idéologiques que pour des questions d'ego. Marin sauva peut-être l'honneur de la droite en 1940, mais échoua à en devenir un vrai leader.