Thèse soutenue

Esthétique dans l'horizon de la liberté : Schiller, Adorno et les apories de la modernité

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Auteur / Autrice : Milan Vucurovic
Direction : Gérard RauletBarbara Besslich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 11/01/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Ruprecht-Karls-Universität (Heidelberg, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Le Moël
Examinateurs / Examinatrices : Andrea Albrecht
Rapporteurs / Rapporteuses : Carsten Zelle, Jörg Robert

Résumé

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Les contradictions évidentes dans les écrits esthétiques de Schiller font rarement l'objet de considérations plus approfondies. Elles sont soit évoquées en laissant transparaître une certaine perplexité, soit vue comme une preuve - dans les cas extrêmes - de la disqualification de Schiller en tant que philosophe. C'est précisément ici que nous souhaitons arrimer notre travail en avançant l'hypothèse que l'échec philosophique de Schiller peut être compris comme un symptôme des problèmes fondamentaux propres à la pensée rationnelle des Lumières ainsi qu'à la philosophie du sujet (Habermas, Foucault). Dans le cadre d'une analyse des structures aporétiques d'une politique du beau à laquelle Schiller aspire, le travail, divisé en trois parties, examine dans un premier temps la problématique de la représentation politique et poétique en se référant à Rousseau, puis déniche ensuite dans l'évolution de la théorie de la tragédie une autodestruction idéaliste de l'esthétique de l'effet. A cet égard, la rupture entre Don Karlos et Wallenstein nous permet de comprendre cette dernière œuvre sous l'angle de l'aporie et d'y voir un mouvement du tragique vers le trauma de l'histoire se révelant comme le retour de ce qui a été refoulé. Dans une troisième partie, les apories de Schiller qui résultent d'une tentative d'anthropopoïèse vouée à l'échec, sont confrontées à la conception aporétique de la dialectique adornienne. C'est dans la philosophie négative d'Adorno que l'on peut découvrir une anthropologie négative qui - face à la fin du sujet proclamée particulièrement par les théories postmodernes - ne s'interdit pas de poser la question de l'homme et de son humanité, dans la pleine acceptation de ce mot“ (Schiller).