Les Figures de la mort et la création littéraire chez Maurice Blanchot
Auteur / Autrice : | Tzu-Chun King |
Direction : | Christian Doumet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures françaises |
Date : | Soutenance le 11/01/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Maxime Decout |
Examinateurs / Examinatrices : Manola Antonioli | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anna Elisabeth Schulte Nordholt, Évelyne Grossman |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette thèse est d'analyser l'intrication des deux expériences dans l'œuvre de Maurice Blanchot : l'expérience de la création littéraire et celle de la mort. Il ne s'agira pas d'établir une phénoménologie blanchotienne de la mort, mais d'observer le processus de métaphorisation par lequel Blanchot arrive à lier analogiquement ces deux expériences. Je tenterai d'expliquer comment les déplacements métaphoriques de l'idée de mort permettent à Blanchot de définir la littérature et de quelle manière sa phénoménologie de la création littéraire est médiatisée par l'expérience de la mort. Je soutiendrai que, dans cette phénoménologie qui décrit la rencontre entre l'écrivain et le langage — sa puissance d'idéalisation ainsi que sa matérialité —, entre l'écrivain et son œuvre (au sens blanchotien comme horizon toujours visé mais jamais atteint), Blanchot crée les figures suivantes : le suicide, le meurtre, le cadavre, le survivant, le témoin et autrui. Chaque figure entretient une relation intime avec la mort, relation qui sert ensuite à définir l'acte créateur. La constitution de ces figures suppose non seulement une philosophie de la mort qu'il faut comprendre dans le contexte de l'influence de Heidegger et de Levinas, mais aussi une conception de la création littéraire, formulée à travers une lecture de Mallarmé, de Valéry et de Rilke. Mon travail vise à examiner la polysémie et le paradoxe de la mort chez Blanchot pour comprendre ses stratégies d'argumentation et les mécanismes rhétoriques qui rendent possible cette équivalence entre l'acte d'écrire et celui de mourir.