Thèse soutenue

La participation du peuple à l'élaboration des normes.

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Auteur / Autrice : Miguel Fernandez Andujar
Direction : Hubert Alcaraz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit Public
Date : Soutenance le 22/05/2024
Etablissement(s) : Pau en cotutelle avec Universidad autonóma de Madrid
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DICE - Droits International, Comparé et Européen - IE2IA - EA de l'UMR DICE
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Hubert Alcaraz

Mots clés

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Résumé

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Sous le souvenir invétéré d'une démocratie passée, purement directe, dans laquelle le peuple décidait lui-même de toutes les questions relatives à la sphère publique, la participation populaire continue d'être une source de débats et d'études animés. Ce travail aborde cette participation populaire d'un point de vue purement juridique, en l'examinant selon les étapes d'une procédure visant à l'élaboration d'une norme. Ce faisant, il apporte une réponse à un problème jusqu'ici non résolu : déterminer si le peuple et le Parlement peuvent coexister en tant que législateurs au sein d'un même ordre juridique sans altérer radicalement la structure et le fonctionnement de l'État de droit. Afin de répondre à ce problème, la thèse est structurée en deux parties.La première partie analyse les institutions qui permettent au peuple de participer à chacune des phases d'une procédure normative. Bien que cette participation soit possible tant dans l'initiative que dans la délibération, ce n'est que dans la phase de décision par référendum que le peuple dans son ensemble agit directement, sans être médiatisé par d'autres acteurs. Dans toutes les autres phases, le peuple est toujours représenté, mais par une minorité ad-hoc émanée de son sein. C'est pourquoi on ne peut pas parler aujourd'hui d'un modèle de démocratie directe, mais tout au plus de modèles de démocratie semi-directe. Néanmoins, la recherche a permis de constater que l'exercice de la fonction législative par le peuple est juridiquement possible, même si sa capacité de créer ou d'abolir les normes loi se trouve limitée, contrairement au Parlement. La deuxième partie examine la réponse que cette participation suscite de la part des autres organes de l'État. Cette réponse s'effectue, premièrement, à travers le contrôle juridique de la participation populaire et, deuxièmement, par la modification parlementaire d'une norme précédemment adoptée par référendum. Le premier volet permet de vérifier que la participation populaire peut effectivement être soumise à un contrôle juridique, même lorsqu'elle a pour objet l'adoption d'une norme par référendum, écartant ainsi une vision sacralisée de la volonté populaire. Le second aspect prouve que le parallélisme des formes ne peut être juridiquement compris comme une identité des formes. Ainsi, le peuple et le parlement peuvent coexister en tant que co-législateurs au sein d'un même ordre juridique, bien que le premier jouisse d'un caractère exceptionnel et limité, tandis que le second conserve sa vocation de permanence.